Rien. Je suis assis dans mon fauteuil. Mon café est froid, la vaisselle m'attend déjà dans l'évier et je n'ai pas répondu au téléphone.
C'est souvent comme ça. Les jours après ma visite voir ma chère mère.

Des lendemains disgracieux où, moi, je n'ai plus goût à rien. Las, fatigué comme désabusé par ce désarroi que j'ai ressenti face à elle.

Je traîne mes émotions aux quatre coins de mon appartement. Ces émotions qui m'ont étreint et que je vais devoir gérer. Cette lassitude qui me maintient, dans mon quotidien, dans un état de léthargie, de prostration.

Ces jours-là, rien n'a plus de saveur. Les petits plaisirs du quotidien ont disparu. Se faire à manger, s'intéresser à ce qui se passe dans le monde, prendre des nouvelles de ses voisins, ses amis, sortir se promener, faire les courses. Rien.

Je ne suis pas là. Absent, c'est ça. Je suis là mais je ne suis pas vraiment disponible. Je suis dans ma bulle, cherchant à me protéger. Je me sens fragile, perméable et j'ai besoin de laisser reposer les choses un temps. Il le faut pour moi comme une pause nécessaire avant de me relever. Demain, c'est ça demain.

Il ne sert à rien, pourtant, de se lamenter pour des choses sur lesquelles on n'a pas de prise et sur lesquelles on n'est pas personnellement responsable. Je veux vraiment le croire.

Je sais aussi que le quotidien de la vie doit, lui, reprendre le dessus même si, pour moi, certains lendemains sont difficiles ...


Mai 2012