Ce que je vais vous dire est d'une banalité. Une histoire simple. Des événements communs qui se produisent tous les jours. Moi, vous, la majorité d'entre nous vivent dans le bruit et, souvent, sans s'en apercevoir.

Cela commence souvent tôt le matin, après une courte trêve nocturne. D'abord une sortie de sommeil et un réveil plus ou moins brutal pour, soit disant, remettre en marche nos muscles et activer nos neurones … Une bonne douche puis, rapidement, on se retrouve dehors dans le bruit de la circulation.

Tout le long de la journée, les lumières et les sons nous maintiennent en éveil. Ils viennent de toutes parts comme pour solliciter nos sens et nos compétences, nous jauger et nous tester. Comme pour savoir si on a le droit et la capacité d'être là où on a voulu être pour gagner sa vie. Une lutte perpétuelle qui, à la fois, nous dope et nous abrutie.

Le plus souvent, on finit la journée amorphe et hagard et on rentre chez soi pour retrouver des bruits familiers, d'autres sollicitations et les questionnements de nos chers enfants puis on se retrouve, avachi dans son fauteuil, face à la télévision avant de s'assoupir et de sombrer dans un sommeil réparateur ...

Une journée comme une autre pour beaucoup d'entre nous. Certes, certaines personnes ont choisi l'isolement, la campagne ou la montagne pour, ainsi, fuir ces bruits et ces agressions. Pourtant, il suffirait que l'on puisse arrêter le bruit quelques secondes, que l'on coupe le son, que l'on arrête de faire ces bruits que l'on engendre malgré nous … pour que le silence s'installe et que le vide s'impose comme une évidence ...

Certains y voient comme un appel, une porte de secours qui s'ouvre à eux. Les autres ne sont peut-être pas prêts pour ce silence. Oui. Souvent, ils se sentent alors comme déstabilisés, comme pris d'un certain vertige ...

Ce silence, ce vide que l'on cherche à combler tous les jours et le plus souvent possible. Ce manque que l'on veut assouvir comme une quête veine vers un bonheur potentiel alors que, peut-être, on vient de lui tourner le dos …

Pourtant … le bruit, le rire des enfants … c'est la vie ! Et le silence, si on y est vraiment habitué, peut être à la fois sources d'apaisement mais aussi d'inquiétude … La question reste posée.

...