Faut-il avoir peur de la jeunesse,

de ces mômes qui nous bousculent

et nous font comprendre à demi-mot

notre propre état et notre situation,

et ce que nous n'avons plus.



Pour nous, certes,

les heures s'écoulent,

les jours s'étirent

les années passent

et la vie se distille.



Il faut bien admettre aussi

qu'ils ont ce don pour soulever

la poussière de nos habitudes et

de remettre en cause nos certitudes,

nos fondamentaux, nos références,

nos repères et aussi notre autorité.



Oui, ils ne nous écoutent plus.

Ils prennent, ainsi, des décisions sans notre accord

et sans avoir besoin de nous demander notre aide.

Ils vivent leurs vies, ne donnent plus de nouvelles,

ne viennent plus nous voir

et ne prennent plus le temps de nous recevoir.


D'un côté, on est content pour eux, c'est vrai,

mais, de l'autre, on se sent inutile, dépassé et mis de côté.


Et pendant ce temps là,

les heures s'écoulent,

les jours s'étirent

les années passent

et la vie se distille ...



Jusqu'à ce que

ce torrent de jeunesse lui-même s'étiole

lui aussi, enfin, sur un rythme bémol.


Jusqu'à ce qu'ils acquièrent cette longévité

et ces expériences comme autant

de terreaux d'un élixir de sagesse

à leur transmette à petites doses ...

demain

et avant la prochaine crue ...

...


Septembre 2010