Hier la journée a été plutôt speed : l'après-midi je suis allée faire quelques courses, puis je suis allée à la Maison de la Vache qui rit (sortie d'aujourd'hui avec les enfants), pour me rendre compte de la faisabilité du trajet à pied, du chemin à suivre et des choses à voir en passant. En revenant j'ai proposé une sortie piscine, nous sommes donc allés dans le super centre nautique de Lons-Le-Saunier, avec multiples bassins, toboggans, jacuzzi... Et en revenant, Didier et Hélène m'ont invitée à dîner avec eux... Autant dire que je n'ai pas vu la journée passer !
Cet après-midi, donc, en route pour la Maison de la Vache qui rit, cette "spécialité fromagère" aujourd'hui présente dans le monde entier étant née ici ! Juste avant, nous nous arrêtons à un puits salé, ce qui ne manquera pas d'étonner les enfants puisque, me disent-il, "on n'est pas près de la mer, ici!" Nous la goûtons pour le geste, mais il faut bien avouer que ce n'est pas très bon !

(note au passage : certains ont les mains qui traînent dans le bassin tout cracra, mais je vous rassure : l'eau que nous avons goûtée, c'est bien celle qui coulait des robinets!). Lons-Le-Saunier, comme son nom l'indique, est une région connue pour ses salines. A l'époque gallo-romaine, la ville s'appelait Ledo Salinarius (en latin : "la ville du sel"), et les ressources en sel étaient déjà exploitées. Cette eau est salée en raison de la présence de sel gemme dans le sous-sol. Voilà pour la page culturelle !

Nous continuons donc notre chemin jusqu'à la Maison de la Vache qui rit, ouverte depuis quelques années à l'emplacement de la première usine.

On commence par s'inscrire sur des bornes interactives, grâce auxquelles les enfants (mais aussi les plus grands!) pourront faire différents petits jeux... Bon, pas super pédagogiques, les jeux, il faut bien l'avouer !

Disons qu'il y a ici un petit côté "Disneyland" qui me plait moyennement, mais des petits films apportent quand même une note culturelle en montrant le procédé de fabrication. J'y apprends moi-même des choses, en particulier en ce qui concerne les ingrédients de base. J'avais dans la tête que la Vache qui rit était une sorte d'amas de raclure de cuve provenant des coopératives, et en fait, même si on ne peut pas dire que ce soit un met particulièrement riche gastronomiquement parlant, il s'agit en réalité d'une recette fort ancienne, et à base de "vrai" fromage. Le procédé de fabrication du fromage fondu revient à des Suisses, qui l'ont mis au point en 1911 ! Celui-ci présentait surtout l'avantage de pouvoir conserver le fromage beaucoup plus longtemps.

Léon Bel, qui tenait une entreprise d'affinage et de négoce de fromage héritée de son père, travaillera quelques temps avec ces "pionniers", et décidera de se lancer, peu avant 1920, dans la production de fromage fondu, qu'il baptisera tout d'abord "Fromage moderne".

Alors conditionné dans des boîtes en fer, ce fromage prendra deux ans plus tard le nom de "Vache qui rit", avec comme illustration une vache joyeuse et souriante, derrière une barrière. Le nom vient d'une partition de fox trot envoyée par un certain Clapson à tous ses anciens camarades de régiment de la première guerre mondiale (dont Léon Bel, donc). On peut voir sur la première page le dessin d'une vache hilare, imaginé par Benjamin Rabier (le père du canard Gédéon, notamment).

Ce dessin original sera repris en 1924 par Rabier : sur les conseils de Léon Bel, et surtout de sa femme Anne-Marie, il donnera à sa vache sa fameuse couleur rouge et ses boucles d'oreilles. Le succès sera quasi-immédiat : en 1926 Léon Bel ouvre une seconde usine à Lons-Le-Saunier, beaucoup plus grande, toujours en activité aujourd'hui (c'est de là que vient la photo de mardi après la manif, d'ailleurs). Dès 1929, la Vache qui rit s'exporte en Angleterre, et c'est après 1945 qu'elle s'étend peu à peu dans le monde entier. C'est aussi à partir de ce moment-là que le public ciblé devient réellement les enfants, avec un effort commercial accru : distribution de buvards, protège-cahiers et porte-clés, et histoire diffusées chaque semaine à la radio puis éditées sous forme d'albums.

Au fur et à mesure des années, ses cornes rapetissent et s'émoussent, ses yeux s'ouvrent son nez devient plus blanc, afin de lui donner un air encore plus jovial. Il faut aussi admettre qu'ils sont commercialement très bons, et que la Vache qui rit a toujours eu un côté inventif et décalé, notamment dans ses publicités, qui force la sympathie.
Mais revenons donc à notre visite ! Dans l'ancienne cave, on peut observer différentes machines permettant de réaliser le fameux fromage fondu, qui est composé de fromages à pâte pressée (Cheddar, Gouda, Edam...), de fromage à pâte pressée cuite (Comté, Emmental...) dont la croûte a été ôtée, de beurre, lait et protéines laitières, et enfin de sels de fonte. Parmi ces machines d'usine, voici le cuiseur, la couleuse et l'emboîteuse (version old school, évidement!).

Plus loin, une sélection de boîtes de tous les pays et un planisphère nous montrent ensuite le succès planétaire de la marque.

Nous voyons ensuite un petit film dans lequel nous apprendrons qu'au Maroc certains jeunes sont persuadés qu'il s'agit d'un fromage marocain, car le groupe y est présent depuis plus de trente ans, et qu'aux Etats-Unis le coeur de cible est plutôt la femme active de trente à quarante ans, qui en mange dans le cadre de régimes amaigrissants ! (dans une version light, apparemment!) Ce film est projeté dans l'auditorium François Bel, petite photo clin d'oeil pour ma copine Fannie qui saura pourquoi.

A l'étage sont exposés de multiples objets témoignant de la longue histoire de la Vache qui rit, des premières effigies à une affiche publicitaire de Reiser datant de 1990, en passant par un album de Gaston Lagaffe.

Juste avant de sortir nous passons devant un "bandit-manchot", dernière étape du jeu interactif : on passe le billet d'entrée devant la borne, on tire le manche, et on gagne des Apéricubes en nombre variable.

Nous n'avons d'ailleurs toujours pas compris si c'était le hasard, le nombre de points au jeu ou encore autre chose qui déterminait le nombre d'Apéricubes sortant de la machine ! Nous allons enfin dans un jardin aménagé pour les enfants, avec de nombreux jeux qui les occuperont le temps que j'appelle Didier et qu'il vienne nous chercher avec le minibus (le trajet n'était pas si long que ça, mais je trouvais qu'avec l'aller plus le musée ça suffisait bien!).

Nous sommes en retard : l'école devrait être terminée depuis trois quarts d'heure ! J'adore cette habitude récurrente dans les musées de dire qu'il y en a pour environ une heure de visite, quand au final c'est plutôt le double qu'on met ! (et ce n'est pas la première fois que ça m'arrive!) En rentrant j'avale vite fait un thé proposé par Carole puis je cours me mettre en cuisine : ce soir j'ai invité Carole, Gino et leurs enfants à venir dîner chez moi. Nous passerons une bien bonne soirée, je suis contente de prendre un peu de temps avec eux pour papoter de tout et de rien car c'est en fait assez rare, paradoxalement ! Ils m'offrent un livre de recettes de confitures, car nous en avions parlé récemment et je leur avais expliqué que je n'avais jamais fait de confiture car je pensais que c'était forcément une cuisson de huit heuress dans un grand chaudron en cuivre. Je vais pouvoir tester ça, maintenant ! Et bizarrement, je crois que j'ai trouvé des goûteurs ! ;-)