HIER

Hier

le rêve m'a fui dans le sommeil des chimères

j'ai imaginé un baiser d'amour

sur un sein galbé de battements sincères

et de souffles coupés

hier, le rêve m'a dit que ton coeur existe

au dessus des montagnes

aux cimes dénudées

hier, le rêve est venu recomposer

mon texte en promesse certaine.


Je t'aime

à en perdre haleine

sur les chemins mouvants de tes cils

à rester figé

comme roche posée

sur le socle véreux du silence

à mourir

dans les caresses creuses de tes éclats

à respirer enfin

le souffle de l'attente

à ressusciter les insultes de l'âge

pour panser les plaies rebelles

de mes suppositions.

Je suis parti un jour de soleil

glaner les orages pour irriguer

les restes de tes larges déserts

en moi

se détruisent tes monuments

en moi

se calcinent

les dernières racines de la raison.


Abdelhamid Laghouati (Poète algérien)