Ecrire des impressions de voyage, je ne sais pas comment faire... Voyons, mon esprit cartésien et scientifiquement formaté me dit qu’il faut organiser ça… par ordre chronologique, type journal de bord ? ou par rubrique, genre population, géographie, histoire, culture ? Pourquoi pas… mais quelque part, une voix de littéraire contrarié m’en empêche… alors disons que je vais suivre un vague ordre chronologique, mais que je m’autorise toute digression, zoom sur un aspect particulier même complètement étranger à l’affaire. Cela me semble un juste milieu… enfin autant que le milieu puisse être juste (jeu de mot hilarant… de la baltique).


Bon, on va dire que ça tient lieu de préambule. Attaquons notre sujet dans le vif (et sans anesthésie).


Quelques sites touristiques que je vais mentionner...

On pourrait commencer par pourquoi le Japon ? Et je répondrais alors par pourquoi pas ? Ce qui est une assez mauvaise entrée en matière, j’en conviens. Bon, entre nous, ce pays et sa culture me fascinent. Mais passons à une chose plus importante : la première impression. J’y suis très sensible, bon, je sais qu’il ne faut pas juger sur une première impression, que c'est pas bien, merci maman… mais moi j’y suis sensible, point.


Je me souviens des premières impressions que j’ai eu lors de chaque arrivée aux USA : opulence apparente, rigidité des règles et des personnels, familiarité de façade…

Ou en Afrique : vague de chaleur écrasante, mais aussi limitation des moyens et inorganisation des personnels, misère palpable à l’empressement de la foule à offrir ses services, à quémander quelques pièces…
Ou à Tahiti, les odeurs d’abord... malgré les relents de kérosène, de caoutchouc et de macadam chaud, sont déjà perceptibles la fragrance des tipaniers, du tiaré. Et aussi l'omniprésence de l’océan qui borde l’aéroport, la décontraction qui annonce une certaine douceur de vivre…
Ce ne sont peut être que des clichés mais j’ai eu l’impression de les ressentir à ce moment précis.
Bref, les premières impressions en posant le pied au dehors du cercueil d’acier me semblent exacerbées par l’absence de stimulations consécutive à la longueur de voyage. Et même s'il faut se méfier des généralisations hâtives (et tout des généralisations tout court d'ailleurs), il me semble que ces premières sensations sont souvent révélatrices. Si vous n'êtes pas d'accord, c'est pareil.


Alors, pour en revenir à notre sujet, j’ai ressenti en traversant l'aéroport de Narita, une propreté, une méticulosité, une organisation bien supérieures à ce que j’ai pu voir ailleurs… une politesse et un calme perceptibles aussi.
Après avoir quitté l’aéroport aussi propre et rangé que le bureau d’un fonctionnaire avant son départ en vacances, j’ai rapidement éprouvé mes premiers émois dans les transports en commun qui sont pourtant d’une qualité assez inconcevable pour nous.
Il faut avouer que la barrière de la langue devient significative quand vous êtes incapables de lire, même lettre par lettre, un mot quelconque... Et quand vous vous apercevez que le japonais, tout comme le français, ne perçoit pas l’utilité de parler d’autres langues que la sienne, ça devient difficile. Heureusement, à la différence du français moyen, le japonais lambda est en général poli et serviable.



Petit moment de panique (c'est le plan du métro tokyoïte)


Après avoir réussi à trouver le bon train, c’est la découverte de la masse urbaine de Tokyo, immense… (pour info, l'agglomération de Tokyo (ville + banlieues) est estimée à 34 millions d'habitants). Un peu comme Los Angeles mais avec la verticalité en plus. Et on met le doigt immédiatement sur une caractéristique incontournable du Japon : avec deux fois plus d’habitants que la France sur un territoire d’une surface un tiers plus petite et en considérant que la majorité du pays est constituée de montagnes escarpées et boisées, on perçoit clairement que la pression démographique sur les plaines côtières entraîne une densité difficilement imaginable pour nous (ouf, ça c’est de la phrase). Les agglomérations comme Tokyo ou l’ensemble Kobe/Osaka ont tout des mégalopoles futuristes qu’on voit habituellement dans les « animes » tels qu’Akira par exemple…

Conséquence directe : des prix de l’immobilier affolants et des surfaces de vie réduites au strict nécessaire, ce que nous découvrons rapidement arrivés à l’hôtel : quelques mètres carrés payés bien chers pour nos standards européens (je vous parle pas des baignoires, j’y ai laissé quelques vertèbres).

Autre point : moins de voitures que prévu dans de telles cités… mais logique en y réfléchissant : la voiture est un moyen de transport égoïste et dévoreur d’espace… pas de place pour les parkings (de ce que j'ai compris, il est d’ailleurs interdit d’acheter une voiture si on ne peut pas prouver qu’on dispose d’un lieu de stationnement), prix dissuasifs dans les rares parking payants et péages nombreux et prohibitifs… et on retrouve vite la raison de l’excellence des réseaux de transports en commun… malgré ça, et au vu du nombre d’habitants à Tokyo, les embouteillages tokyoïtes sont renommés dans le monde entier (mais ça vaut pas Bangkok !).

Première sortie le soir, foule dense, enseignes lumineuses omniprésentes, panneaux et conversations indéchiffrables… dépaysement garanti. Premier restaurant (des suhis ! des sushis !) décevant, enfin trop cher par rapport au service…


Ca donne tout à fait ça !


Ah oui, précision utile, le coût de la vie au Japon vous défrise direct le portefeuille. Mais ça fait du bien de se retrouver dans le rôle du touriste qui vient d’un pays sous-développé et qu’a pas les moyens.

Jours suivants pas vraiment optimisés entre décalage horaires, mauvais temps, mauvaise compréhension des heures d’ouverture, des transports… et puis bien sûr les compromis à faire… lorsqu’on voyage à deux, il faut harmoniser les envies, les souhaits : du travail d’orfèvre !

Ceci dit, je voyage toujours non organisé... même si on tombe à coup sûr dans des galères, même si on rate sûrement des trucs incontournables, j'ai toujours trouvé qu'on en apprend plus sur un pays et ses habitants en se perdant dans un quartier, en demandant son chemin et prenant n'importe quoi dans un resto choisi au hasard qu'en suivant bêtement un car de moutons et un programme millimétré...



Rencontres avec ma cousine aussi, sympa mais tout en anglais… Etant une trader totalement urbaine, elle nous fait découvrir la vie nocturne et les coins à la mode de son quartier high tech... C'est pas trop mon "trip" mais c'est intéressant.


Un carrefour du quartier à la mode de Shibuya



Au passage, le Japon est probablement le pays le plus sûr du monde : le taux de criminalité y est ridiculement bas, les incivilités d’une rareté qui confine à l’improbable, on peut s’y promener seul la nuit, y perdre son portefeuille, s’y perdre soi même…

Oh, je pouvais pas oublie ça : ma cousine nous a aussi fait découvrir quelques coins typiques bien sûr. On a notamment vu une procession boudhiste, un mariage japonais à l'ancienne et bien sûr... les cosplays !

Mariage traditionnel (il paraît que ça coûte une fortune)

Les cosplays, vous en avez tous entendu parler, ce sont des adeptes du "déguisement intégral". Ils changent de vie quelques heures pour s'identifier à leurs héros préférés (mangas, films, musiciens...) et en public. On peut les voir dans quelques points de rendez vous biens connus, notamment au pont qui va au parc de Harajuku, et parfois on les croise dans le métro... c'est surréaliste ! (Euh, chérie, c'est pas Candy et Actarus qu'on vient de croiser là ?). C'est impressionnant de voir ces ados, probablement bien sous tous rapports se "lâcher" comme ça. Probalement une façon d'échapper à la vie stressante, monotone et rigide du jeune étudiant japonais... Allez, je vous mets quelques photos.

Bon, si ça vous amuse, y'en a plein le net, mais c'est plus sympa à voir en vrai.

Sans transition, une excursion organisée au Mont Fuji et sur le lac d'Hakone (comment ça je me contredis ?) réservée sur un coup de tête… des heures de route, une montagne prises dans les nuages et des visites hypra touristiques...pas grand-chose à voir finalement. Un attrape-touriste. Pour le mont Fuji : à refaire un jour mais en prenant son temps et à la japonaise : ascension rituelle de nuit pour contempler le lever du soleil depuis le sommet.




Les touristes se font tous avoir, le Mont Fuji est très souvent caché dans les nuages.


Normalement, il paraît que ça ressemble à ça.

Et puis on s'est aussi fait une petite excursion (non organisée, faut pas déconner) à Nikko, un site historique pas trop loin de Tokyo. Des temples, des jardins, ça changeait un peu des gratte-ciels.

Cimetière traditionnel à Nikko (je veux être enterré dans le même ! )

Temple shinto et boudhiste

Vus dans un des temples de Nikko : ces trois là sont connus...



[A SUIVRE...]