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"Je m'assiérai dans la montagne à midi quand les pierres se reposent
Que le monde est un sommeil d'insectes et de sources autour de moi
Je regarderai d'où je viens dans la nouveauté des gens et des choses
Comme une lavande au creux d'un mur qui s'enivre de ce qu'elle voit
Et il y a tant de changements à chaque tournant du paysage
Ce qu'on découvre est incompréhensible à qui n'en possède la clef




C'est un peu comme ces vers-ci quand on arrive où la rime est d'usage
J'y fais le geste du conducteur d'autobus quand il sonne complet
Que cela rime ou non l'écho n'en revient qu'avec un sacré retard




Dire qu'on s'exerçait hier à dépasser le mur de la chanson
Et de qui préférer les sanglots
De l'égoïne ou de la guitare




Ah mesurer la vitesse de la douleur à la lenteur du son
L'éternité de la douleur au passage échevelé de la flamme"
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Louis Aragon (extrait du discours à la première personne)