" ... Ils avaient trop longtemps vécu contradictoires

Dans le chaos de l'esclavage

Rongeant leur frein lourds de fatigue et de méfaits

Ils se heurtaient entre eux étouffant les plus faibles


Quand ils criaient au secours

Ils se croyaient punissables ou fous

Leur drame était le repoussoir

De la félicité des maîtres


Que de baisers désespérés les menottes aux lèvres

Sous le soleil fécond que de retours à rien

Que de vaincus par le trop-plein de leur candeur

Empoignant un poignard pour prouver leur vertu

....


Mais l'amour a toujours des marges si sensibles

Que les forces d'espoir s'y sont réfugiées

Pour mieux se libérer ..."



Paul Eluard (poésie ininterrompue)