Si tu voyais le pommier

Qui s'affole,

Les quatre rayures de ma joue





si tu voyais mon clou

Où pendent mes bretelles

Et la vieille chaussette

sous le canapé vert



Si tu voyais mon lit

A l'orbe d'une ombrelle

Arène sans pudeur,

Là se tordent les draps



si tu voyais ma nuit

Echancrée jusqu'à l'os

Et le café qui fume

au matin des départs



si tu voyais mon rire

Car je ne suis pas triste,

J'éteins toutes les lumières

Et puis je les allume