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Un boulevard de plusieurs kms part de la porte du Brandebourg vers l'ouest, passe par la colonne de la victoire avant d'atteindre Charlottenbourg, la résidence d'été des Hohenzollern, construite début XVIIIe par celui qui força pour s'autocouronner roi de Prusse, Frédéric Ier. Si j'avais eu le temps, j'aurais poussé jusqu'à SansSouci, du côté de Potsdam, un peu plus au Nord-Ouest.

Je préviens que je vais être assez ironique. Car en gros les Hohenzollern ont misé sur la mode du XVIIIe siècle qui a passé le plus vite hors d'Allemagne : le rococo. Et ils n'ont pas fait les choses à moitié. Mais j'avoue, derrière mon cynisme, avec un petit côté Sissi qui apprécie.

Hors d'atteinte, mais tous les portraîts familiaux étaient exposés à la suite le long du mur.

Je ne prétends pas maîtriser l'arbre généalogique des Hohenzollern, mais en gros c'est la reine qui a donné son nom au chateau. Francophile, très fan de Watteau et de musique, c'est ici son boudoir. Un aspect frappant c'est les énormes questions que pose ces intérieurs en termes de reconstitution. Car le chateau a été fortement endommagé par un bombardement américain en 1943, et beaucoup des reconstitutions ne sont pas avec des matériaux d'origine, voire extrapolent ou inventent.

Le salon oriental n'y va pas de main morte : les murs sont tout simplement tapissés de présentoirs empilant les chinoiseries les unes sur les autres. Mauvais goût de parvenu.

Je ne continue pas, vous avez compris l'idée.

Sailor Moon n'a qu'à bien se tenir.

Ordre créé la veille de son autocouronnement par Frédéric Ier. Une légion d'honneur dont les chaînons seraient formés de petits aigles.

Lui c'était vraiment le champion. Il y a aussi tout un département d'argenterie. Dès qu'ils enregistraient une victoire, les Hohenzollern lançaient de gigantesques commandes à leurs artisans verriers, porcelainiers, orfèvres. J'aurais pu multiplier les photos de pièces d'orfèvrerie dégoulinantes.

Une sorte d'ancêtre du Risk où les jeunes princes s'entrainaient à donner des ordres pour maîtriser l'art de la tactique. Pour se distraire, ils avaient également des centaines de figurines différentes illustrant les différents types d'hommes de troupes de l'armée prussienne.

La mode des vedute italiennes à la Canaletto poussa les princes Hohenzollern à commander des vues de Berlin. Utile, car on a ici une vue du chateau qui fut détruit au temps de la RDA.

Encore une fois, ce n'est pas du tout la configuration d'origine, mais une reconstruction car cette pièce fut bombardée. En revanche j'ai été amusé de voir que la plupart des ouvrages étaient des livres en français.

La principale salle pour les grands banquets.

Apparemment lors des événements importants les Hohenzollern avaient une danse à eux, la "danse des flambeaux" ou quelque chose d'approchant. Je n'ai pas trouvé d'informations sur ce que c'était, cela m'intrigue.

Statue de Schadow, sculpteur royal.

La chapelle fait également dans la finesse, la loge princière étant surmontée d'une énorme couronne portée par des anges de pierre.