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Il reste des vestiges à voir en traversant discrètement des champs d'olivier. Je vois des restes de muraille lydienne, un complexe thermal romain et ce canal, que je ne peux m'empêcher d'associer à un aqueduc aérien.

Dans le coin le plus reculé, une église du VIIe siècle qui prit la place du sanctuaire antique.

Curieux temple, perpétuellement reconstruit depuis l'époque hellénistique mais jamais terminé. Je reste marqué par ces bases de colonnes, sans doute censées évoquer des motifs végétaux mais que je ne peux pas m'empêcher d'associer à la mue de serpent que j'ai trouvé en parcourant à toute vitesse le site avant qu'il ne ferme.

J'ai cherché à monter sur l'arête mais je manque de temps. Je ne peux prendre que de loin ce relief incongru.

Revenant du Pactole, je cherche la cité antique de Sardes, et je dois dire que j'ai des attentes fortes. Pour l'agrégation j'avais lu les "Histoires" de Polybe, qui fait un récit détaillé et épique du siège de Sardes comme d'une forteresse naturelle très bien protégée. Je m'attends donc à une amande rocheuse un peu comme Enna en Sicile. Je vois à l'horizon ce relief et prie que le site soit sur l'arête.

En quittant le site, derrière des barbelés, on peut voir un complexe thermal richement décoré et, ici, la muraille d'époque lydienne. Cela rappelle des murailles mésopotamiennes.

Vue en longueur d'une gigantesque synagogue tardo-antique. La taille est impressionnante. Vu le contexte je ne ferai pas de blague borderline sur la présence de Juifs dans une région connue pour son or. La synagogue est couverte de mosaïques de l'Antiquité Tardive, avec un opus sectile (marquèterie de marbre) très variée.

J'en suis pour mes frais : les vestiges sont au pied du relief que j'ai repéré, mais c'est qu'après la prise de la ville par Alexandre, on construisit plutôt au pied. Et quelles constructions ! Hélas de nombreuses époques se mélangent. Ici, un très spectaculaire (et très remonté) temple au culte impérial bordant une palestre et un bassin ornemental. Et encore, ce n'est pas le vestige le plus tardif : la cité antique fut occupée jusqu'au VIIe siècle.

En remontant la vallée du Pactole, vue sur un des tumuli des rois de Lydie. C'est sans doute le plus grand, celui du roi Allyates (610-560 av. J.-C.). Ce sont donc ces rois, qui, depuis Sardes, prirent un temps le contrôle de l'Asie mineure en inventant la monnaie à l'aide de l'électrum trouvé dans le fleuve.

En regardant vers le sud (sans doute vers Akalan ?

Ayant du temps, je prends une route de montagne très gravillonnée pour aller vers le point culminant. Hélas il pleut. On voit la plaine du Pactole (Gediz), mythique fleuve chargé de paillettes d'or.

"La mosquée de Murad". Elle fut apparemment la dernière création de Sinan, l'architecte des plus belles mosquées d'Istanbul. C'est très beau mais ce qui m'intéressait était à côté. Mais pour une raison qui m'échappe, le musée archéologique a été fermé. Il renfermait des collections importantes de la Lydie.

Les flancs du Sipyle (aujourd'hui Spill Dagh en turc) sont de parfaites montagnes à chèvres.

Première étape à Magnésie du Sipyle (aujourd'hui Manisa). C'est une cité au nord de Smyrne, à une cinquantaine de kms. Elle est située dans une pleine bordée de montagnes. Les Grecs y prirent une grosse déculottée contre les Romains en 190 av. J.-C. Niobé était dans la mythologie une mère très fière de ses enfants. Ces derniers ayant été tués, elle se changea en pierre.