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Vue d'ensemble sur l'étendue du site fouillé, très impressionnante. Encore une fois, ma visite ne fut pas exhaustive et je ne ferai pas ici un catalogue des bâtiments. Disons que - à gauche, c'est du quartier résidentiel chic - près de la langue de sable au milieu, c'est le mouillage de notre ferry, et la principale agora de vente des esclaves. - un peu à droite, c'est un quartier de grands aménagements d'époque hellénistique : vaste stoas (portiques) des rois Philippe II de Macédoine et Attale de Pergame, fondations de différentes nationalités présentes. ça devait être très bruyant. - Plus à droite : le musée moderne, l'allée des lions et le quartier du lac sacré. Il y a aussi un hippodrome que je n'ai pas eu le temps de voir.

Vue sur les îles de Paros et Naxos. A droite, toute la campagne qui n'a pas été fouillée.

Délos avait un culte très ancien attirant de vastes festivals. Ce culte s'est fixé ensuite sur le mythe de Léto : Amante de Zeus, poursuivi par Héra, elle finit par accoucher sur une île que Zeus aurait volé à la Sicile et placé ici comme un refuge. Léto y aurait accouché dans le lac sacré de deux jumeaux : Apollon et Artémis. Le lac était une sorte de marécage, qui fut asséché au profit d'une plantation pour éviter les risques de paludisme. Le site de Délos compte un grand nombre de temples, les trois principaux étant à Léto, Apollon et Artémis. Une autre source du rayonnement de Délos, outre sa position stratégique, était donc un grand sens du marketing religieux, qui fédérait autour de grands événements les îles alentour, bien plus vastes.

Dotée d'une scène. On voit aussi, au premier rang, les places réservées aux gros bonnets (privilège de proédrie).

Impressionnante citerne, à l'origine couverte, placée sous une riche demeure à péristyle (jardin à colonnade). L'approvisionnement en eau devait tout de même être difficile, si la ville, comme on l'estime, atteignait 20 000 habitants à son apogée.

Nous commençons par le sud, le quartier résidentiel des demeures de riches marchands. On y trouve de nombreux détails de l'architecture quotidienne, dont ces dolia, grandes amphores enfouies dans le sol pour conserver des aliments. La cité a été détruite par Mithridate, l'ennemi de Rome, au Ie s. av. J.-C., on la voit donc plutôt dans sa forme de l'époque romaine.

Au fonds, le point culminant de l'île, le mont Cynthos. Le site a été fouillé par l'Ecole Française d'Athènes depuis des décennies. On estime que 10% de l'île aurait été fouillé, ce qui est énorme. Malheureusement, à cause du Coronavirus, les navettes vers Délos sont ramenées à un aller à 10 h et un retour à 13 h 30. 3 h 30 pour visiter un tel site, c'est une garantie de frustration.

La question à laquelle il faut répondre est donc : comment une île de 5x1 km, entourée d'îles bien mieux dotées en ressource, a-t-elle pu jouer un rôle si important en Egée ? Pour mémoire, Délos accueillit le trésor de la Ligue de Délos, alliance militaire d'Athènes contre les Perses, puis contre Sparte. Et à l'époque romaine, Cicéron la décrit comme une plaque tournante du commerce en Méditerranée, où 1000 esclaves pouvaient changer de main chaque jour.

Sans l'agitation de la nuit, le site a bien du charme.

J'ai taillé cette île, mais en vrai, dans le nord-ouest où je suis, il y a une ambiance hors-saison (qui se répercute d'ailleurs sur les tarifs, même si ça reste cher) qui n'est pas désagréable. En temps normal, sans Covid, c'est sans doute une autre paire de manches, d'autant que je n'ai pas été dans le centre. Demain, dès l'aube, Délos !

Le sanctuaire semble avoir joué sur les possibilités troglodytiques.

Il est juché sur un promontoire, avec des sortes de chapelles inférieures en-dessous.

Petite journée. Avant de prendre le ferry pour Mykonos, je découvre l'existence d'un sanctuaire d'Apollon très important. J'y vais à pied, ce n'est pas très loin.

A gauche Naoussia.

Erosion par en-dessous.

Phare aux corbeaux, donc. On y trouve surtout des geckos.

La baie est clôturée à l'ouest par une péninsule rocheuse qui interpelle.