Isar : Architrave à grands caractères

On aborde la dernière étape, hautement pittoresque, de mon voyage. Pittoresque non du fait des photos, qui ne sont pas spectaculaires, mais d'une rencontre.

Remontant de Grèce, je passe la frontière et roule vers Skopje, mais je veux visiter rapidement un dernier site : Isar. Je m'engage sur un chemin raviné avec ma voiture, à la recherche du site perché d'Isar. Les paysans me prennent pour un fou. Je me gare, demande le chemin. Le père de famille, ne comprenant pas l'anglais, amène les petites filles, qui, avec leur anglais CM2, n'aident pas beaucoup. Il décide de m'accompagner sur le site.

J'apprends rapidement, malgré mes 6 mots de vocabulaire, qu'il pille les tombes du coin. Il vit avec ses 5 frères sur la ferme, ça arrondit les fins de mois. Et Dieu sait que leur intérieur est rustique, avec la cuisinière à bois-chauffage, le canapé pliant. Au retour de la visite, il m'offre un verre de cassis et sort de sous le canapé un bocal à confitures rempli de fibules, monnaies, etc... de toutes les époques. Si je l'avais voulu, j'aurais pu faire mon marché. J'aurais pu aussi lui faire la leçon sur les grands dommages qu'il faisait à la science, mais mon Macédonien se bornant à bonjour/au revoir/merci...

Sinon, cette architrave est assez connue en Macédoine, car c'est la plus ancienne inscription où apparaît le mot de Macédoine. Mais ce dernier renvoie en réalité non au pays, mais au commanditaire qui fit construire un temple en 181/182.