Un petit bonjour de Madagascar

MADAGASCAR 2024


Un petit bonjour de Madagascar

09 Mar 2024 40 19 283
Vangaindrano (Madagascar) - Profitant d'une fenêtre météo favorable pour la connexion internet (qui ne va pas durer), j'en profite pour vous faire un p'tit coucou de Madagascar. J'aurai l'occasion à mon retour de vous narrer mes épuisantes aventures. J'ai passé plusieurs jours avec une ONG agricole qui travaille dans les montagnes du Sud-Est avec les paysans pour leur apprendre des techniques de culture leur permettant d'assurer leur "sécurité alimentaire". Malgré cette aide technique entre deux périodes de récoltes, il arrive que les villageois se retrouvent trois, parfois quatre mois, sans rien d'autre à manger que des plantes sauvages. L'ONG leur apprend donc à améliorer leurs rendements et à diversifier leurs productions en les incitant notamment à se lancer dans l'élevage de canards, moins sujets aux maladies que les poules. En ce moment, j'attends un 4X4 qui va m'emmener à Fort-Dauphin demain matin, par la piste la plus difficile du pays. 350 km d'ornières et de boue en cette saison des pluies. En 2020 j'avais déjà pris cette "route", en sens inverse, mais c'était en saison sèche. Le voyage s'annonce sportif. On peut mettre entre 3 et 5 jours, voire plus, selon la météo. Ici, la distance ne veut rien dire. J'ai pas mal de choses à faire à Fort-Dauphin, mais j'aurai l'occasion d'y revenir ultérieurement. A bientôt. PS : La photo ci-dessus est une simple illustration prise ce matin lors de ma promenade matinale à Vangaindrano.

Le 4x4 Nissan Patrol, le roi de la piste

11 Mar 2024 45 27 334
Piste Vangaindrano/Fort-Dauphin (Madagascar) - Les 257 km qui séparent Vangaindrano à Fort-Dauphin peuvent prendre beaucoup de temps. Non seulement en cette saison des pluies la piste est boueuse et seuls les 4X4 sont capables de franchir les obstacles les plus périlleux. Sauf si des camions ne se sont pas mis en travers de la route. Ca nous est arrivé le premier jour du voyage, mais on a pu faire un détour d'une demi-heure à travers des villages de brousse et contourner les camions bloqués pour un bon bout de temps. Ce qui explique que pour venir de Fort-Dauphin, Sylvestre, notre chauffeur et son 4X4 ont mis 4 jours pour venir nous chercher à Vangaindrano. Partis dimanche, le beau temps était revenu et nous n'avons mis que deux jours pour rejoindre Fort-Dauphin, même si premier jours nous avons parcouru à peine 100 km en plus de 12 h. Mais les 50 derniers km de piste avant For-Dauphin, en meilleur état, nous ont autorisé des pointes de vitesse à 40 voire 50 km/h. Certains passages ont été compliqués, mais ce qui a pris le plus de temps ce sont les franchissements des bras de mer et des fleuves. Sur cette route il n'y a pas moins de 10 bacs ou passages d'eau. Hormis les deux premiers bacs qui sont équipés d'un moteur, les autres nécessitent qu'on tire une corde reliée d'une rive à l'autre . Les moins rustiques, sont actionnés avec une manivelle. Mais le plus insolite d'entre-eux est sans conteste le bac n°3 (photo) que nous avons pris hier matin. Le vrai bac risquant de couler à tout moment, les habitants du village de brousse on construit un radeau fait de planches et de bidons, qui fait l'affaire. Ils font payer un prix exorbitant, alors qu'initialement les bacs sont publics et gratuits. Comme on n'a pas le choix si l'on veut poursuivre sa route, on est obligé de payer. Avec ma femme nous n'avons pas voulu prendre le risque de sombrer avec armes et bagages au milieu du bras de mer. Nous avons loué le services d'un piroguier pour traverser en sécurité et arriver plus vite sur l'autre rive pour que je puisse prendre des photos de cette étrange embarcation.

Programme de reboisement

05 Mar 2024 37 16 420
Manakara (Magadgascar) - L'une des raisons de mon dernier voyage à Madagascar était la commande d'un petit film vidéo sur Inter-Aide, une ONG agronome française qui travaille sur la sécurité alimentaire et le reboisement. Cette photo a été prise dans les montagnes à une soixantaine de kilomètres de Manakara où l'ONG mène depuis plusieurs années un important projet expérimental de reboisement. Les ingénieurs et techniciens agronomes de l'association associent les populations locales à cette expérimentation, car il ne s'agit pas d'assistanat mais de les mener vers une véritable autonomie dans la gestion du reboisement. L'ONG fournit les plants, l'assistance technique et le suivi du programme. L'argument des techniciens a été de démontrer que les forêts ont un effet bénéfiques contre les incendies de brousse qui ravagent les récoltes, tout en reminéralisant les terres abandonnées car appauvries par des décennies de cultures sur brulis. Cet effet sur les incendies s'explique en partie par l'humidité retenue par les "forêts". C'est aussi la raison pour laquelle l'expérimentation a débuté il y a quelques années à proximité des rizières pour les protéger. Sans donner trop de chiffres, les villageois sur la photo qui participent depuis quelques années au reboisement de leur terres n'ont connu que deux feux de brousse l'an dernier, contre sept dans un autre village qui ne participe pas au programme. Sur cette photo qui m'a demandé plusieurs heures d'une marche harrassante, les villageois s'apprêtent à planter des acacias, une essence à croissance rapide et relativement invasive. En principe on évite les arbres invasifs, mais comme ici, il y a quelques années, il n'y avait plus un seul arbres, on préfère une forêt d'acacias que rien du tout. Des palissandres sont également réintroduits sur de nombreuses parcelles. C'est avec cet arbre que l'ONG a convaincu les villageois de participer au programme. Ces derniers voient dans le palissandre un potentiel matériau de construction car les structures de leurs habitations traditionnelles sont faites essentiellement en bois. Pour Eric, ingénieur agronome malgache, responsable du projet, ce n'est pas un problème si la population coupent quelques arbres, s'ils intègrent que ces coupes ne peuvent se faire que dans le cadre d'une gestion rigoureuse de ces forêts reconstituées.

Le pompier pyromane

13 Mar 2024 35 11 370
Fort-Dauphin (Madagascar) - André est adjudant chef chez les sapeurs-pompiers professionnels à Périgueux (France). Avec son ami Patrick, lieutemant à la retraite, ils viennent depuis des années à Fort-Dauphin pour des cessions de formation des soldats du feu malgaches. Sur cette photo, il vient de mettre le feu dans un local abandonné de l'abattoir de Fort-Dauphin dans le cadre d'un exercice incendie. Les pompiers malgaches qui vaquent à leurs occupations à la caserne ne sont pas au courant qu'une alerte ne va pas tarder à arriver. Mais avant de déclencher l'intervention, il faut que le feu prenne de l'ampleur. Les sapeurs-pompiers malgaches mettront 16 minutes pour arriver sur les lieux du sinistre. Selon l'adjudant, en tenant compte qu'il fallait que les véhicules de secours passent par le marché à une heure de forte fréquentation, ce temps est "honorable", même si selon lui, on peut encore gagner 3 minutes. La suite demain...

Le baptême du feu

13 Mar 2024 34 15 492
Fort-Dauphin (Madagascar) - Initialement, ces sapeurs-pompiers malgaches ne savaient pas que l'alerte incendie n'était qu'un exercice. Ils l'ont compris quand ils m'ont vu avec l'instructeur français, attendre tranquillement à proximité du bâtiment où le feu avait été allumé. Sachant que l'instructeur allait analyser dans le moindre détail leur comportement face au feu, et qu'ils seraient notés à la fin de l'exercice, ils ont redoublé d'effort et de professionnalisme pour maîtrise au plus vite le sinistre. Bilan de l'exercice a été jugé satisfaisant, même si des marges de progression sont encore possibles. Dans le bâtiment, il y avait un figurant qui jouait le rôle d'une victime inconsciente. Si la victime fictive a été évacuée assez vite, le secouriste qui la transportait sur ses épaules a tourné deux fois autour d'un véhicule de secours avant d'aller le mettre en sécurité. C'est l'un des éléments de l'intervention qui peut être amélioré.

Pense à arroser les murs !

13 Mar 2024 23 10 342
Fort-Dauphin (Madagascar) - L'adjudant-chef, formateur français intervient pour que le soldat du feu malgache arrose aussi les murs, afin de retarder la progression de l'incendie. Il oriente la lance à incendie pour que le geste du pompier gagne en efficacité. L'autre équipe qui se trouve à l'intérieur du bâtiment se concentre quant à elle sur le brasier. Après un mois de formation continue, tous les pompiers de Fort-Dauphin recevront un diplôme attestant de la progression dans leurs compétences professionnelles. Patrick, le lieutenant et André l'adjudant chef, viennent au moins une fois par an, depuis plus de 10 ans, comme conseillers à la caserne de Fort-Dauphin. Les sapeurs malgaches sont des militaires détachés auprès de la caserne municipale, l'affectation à Fort-Dauphin n'excède pas trois ans entre deux mutations. Il faut donc sans cesse organiser des cessions de formation pour les nouveaux venus.

Le feu est éteint, on remballe

13 Mar 2024 32 8 342
Fort-Dauphin (Madagascar) - Dans le cadre de l'exercice incendie, les pompiers malgaches ont rapidement maîtrisé le feu. Une demi-heure plus tard, il est totalement éteint et l'adjudant donne l'ordre de remballer le matériel. Je vais arrêter là ma série sur l'exercice incendie. je ne mets cependant pas un terme sur ce sujet en continuant à publier quelques jours encore des photos du reportage que j'ai réalisé en suivant ces soldats du feu pendant une petite semaine. Ce reportage, je voulais le faire depuis 2019. J'avais les autorisations de la mairie et des militaires, mais il ne se passait pas grand chose et à l'époque, je trouvais plus intéressant d'aller visiter les villages de brousse environnants. Cette fois, grâce au nouveau commandant de la caserne (un jeune et brillant capitaine de 32 ans) et surtout aux deux formateurs français très expérimentés qui étaient les vrais patrons de la caserne, j'étais systématiquement averti par téléphone des opérations qui se préparaient. Je n'avais même pas besoin d'aller à la caserne qui se trouvait pourtant à proximité de mon hôtel, les officiers passaient directement me prendre dans leur véhicule. De telles conditions de reportage, j'en redemande.

L'heure du débriefing

13 Mar 2024 23 8 397
Fort-Dauphin (Madagascar) - L'exercice incendie est terminé. Les sapeurs-pompiers sont de retour à la caserne. Le capitaine qui a analysé l'exercice avec les deux formateurs français, se charge de faire le point auprès de ses hommes. Il liste les points positifs et ceux qui sont susceptibles d'être améliorés. Globalement la mission est une réussite.

Après le feu... L'eau !

24 Mar 2024 32 9 391
Fort-Dauphin (Madagascar) - Ces photos n'auraient pas dues être faites. A l'heure où je les ai prises j'aurais dû être dans l'avion pour m'emmener à Antananarivo, la capitale. Manque de chance, en raison des pluies torrentielles, accompagnées de vents violents, qui s'étaient abattus la veille et toute la nuit sur la région deFort-Dauphin, mon avion avait été annulé. Le maire de la ville qui aurait dû me conduire à l'aéroport est venu me chercher à l'hôtel afin que je prenne des photos pour faire un état des lieux des quartiers inondés. Là, j'ai retrouvé mes copains les pompiers qui mettaient en œuvre la seule pompe à leur disposition pour évacuer l'eau. Le travail était colossal car plus de 600 personnes ont dues être relogées dans les écoles de la ville. Le service de la voirie a pourtant créé des systèmes d'évacuation pour ce problème récurrent pendant la saison des pluies. Le problème, c'est que de nombreux malgaches construisent des maisons illégalement sur des terrains communaux. Madagascar est un état de droit, mais personne ne le sait. Comme ces maisons sont en béton, les terrains n'absorbent plus l'eau. De plus, pour que l'eau évacuée ne passent pas "chez eux", ils bouchent les tuyaux avec du béton ou les détruisent purement et simplement. Résultat, les quartiers constitués de baraquements en bois se retrouvent systématiquement inondés. Comme d'habitude, ce sont toujours les plus pauvres qui trinquent.

Le malheur des uns…

24 Mar 2024 45 17 467
Fort-Dauphin (Madagascar) - Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Comme les malgaches ne connaissent pas la neige, ce sont les pluies tropicales qui donnent l'occasion aux enfants de jouer avec les éléments. Pendant que les pompiers pompent et que les parents se morfondent, les enfants qui gardent en toute circonstance leur joie de vivre, utilisent cette piscine naturelle pour patauger joyeusement.

T'aurais pas un tuyau ?

24 Mar 2024 39 8 489
Fort-Dauphin (Madagascar) - Ce pompier transporte les tuyaux qui serviront à pomper l'eau qui a inondé plusieurs quartiers populaires de la ville à la suite de pluies torrentielles. En raison des ruelles étroites, le véhicule autopompe doit rester sur la rue principale, plus ou moins loin des zones d'interventions. Plusieurs centaines de mètres de tuyaux sont donc nécessaires.

La décrue est amorcée

24 Mar 2024 45 18 421
Fort-Dauphin (Madagascar) - Une heure plus tôt, dans cette ruelle, lil y avait plus de 30 centimètres d'eau. Le recours à l'auto-pompe des sapeurs-pompiers a permis de revenir à une situation plus "normale". Pour que cette ruelle soit de nouveau praticable sans se salir les pieds, il faudra cependant attendre le retour du soleil.

La baleine dans le port de Fort-Dauphin

14 Mar 2024 37 11 413
Fort-Dauphin (Madagascar) - Les fois précédentes où je suis venu à FortDauphin, l'ancien port français situé quasiment en centre-ville était à l'abandon. J'y suis souvent venu faire des photos. Cette année, il est de nouveau opérationnel. Il sert au cabotage de marchandises entre le port du sud et Tamatave, une grande ville portuaire elle aussi aussi située sur la côte ouest, au nord de la Grande-île. La plupart des navires marchands qui font la navette entre les deux villes sont, pour la plupart, de véritables poubelles flottantes. En prenant cette photo j'ai réalisé que le cargo s'appelait la "Baleine". Dans le port de Fort Dauphin, c'est cocasse.

Dans le panneau... solaire

15 Mar 2024 40 19 460
Fort-Dauphin (Madagascar) - Nous sommes dans un quartier excentré de Fort-Dauphin. Un quartier dépourvu d'électricité. La municipalité a donc décidé d'installer un éclairage public constitué de 5 panneaux solaires. Les habitants du quartier avaient été invités à une petite cérémonie officielle en présence du maire pour l'installation de l'éclairage solaire. Manque de chance, les panneaux de fabrication chinoise dont la puissance devait être de 500 watts, n'affichaient plus que 120 watts une fois sortis des cartons. Et comme une erreur n'arrive jamais seule, les techniciens de la mairie n'avaient pas pensé charger les batteries avant leur installation. La cérémonie a été reportée au lendemain, le temps de charger les batterie. A gauche, c'est mon copain Olivier. Un policier municipal qui accompagne le maire dans tous ses déplacements. Sur la photo, il a l'air étonné car il avait la tête cachée par le panneau solaire. Alors j'ai crié son nom et il a tourné la tête vers moi, se demandant ce que je lui voulais. Quand j'ai déclenché, il a compris que je le prenais en photo.

L'œil amusé

19 Mar 2024 36 11 516
« Et nous… On n’a pas le droit d’être pris en photo ? » C’est en ces termes que le jeune homme au premier plan m’a interpellé. Rien d’agressif dans son propos, juste l’envie sincère d’être photographié avec ses copains. Comme on n’est jamais trop prudent, j’ai bien précisé que ce serait un plaisir de leur tirer le portrait, mais qu’il n’était pas question qu’ils me demandent de l’argent, une fois la photos prise. Une pratique très répandue à Madagascar qu’il vaut mieux connaître pour éviter tout malentendu. Il a aussi fallu préciser que s’ils prenaient la pose dans des attitudes de rappeurs, la photo serait effacée sur le champ. Ces préalables posés, on a pu passer à la prise de vue. On ne peut pas franchement parler d’un « instantané ». Il faut savoir que ces photos de groupes plus ou moins imposées donnent rarement des scènes intéressantes. Là, j’ai conservé l’image car le groupe de copains était sympathique et surtout en raison de l’œil amusé du personnage principal.

Discrète transaction

21 Mar 2024 36 8 507
Ankaramena (Madagascar) - Le marché aux zébus d’Ankaramena n’est pas un grands rendez-vous pour les éleveurs. En tout cas, pas comme celui d’Ambalavao à plusieurs centaines de kilomètres vers l’Ouest, où l’on peut voir des rassemblements de plus de 1000 têtes de bovins. Ici, à Ankaramena, quand une petite soixantaine de zébus changent de propriétaires, c’est une bonne journée pour le négoce. Elever des zébus à Madagascar est pourtant une profession particulièrement rentable. Si certains vieux éleveurs aiment toujours se vêtir en guenilles pour illustrer le dicton selon lequel il vaut mieux faire pitié qu’envie, les plus jeunes n’hésitent plus à s’habiller dans le style « branché malgache ». Sur cette scène deux zébus vont changer de propriétaire. L’homme accroupi au milieu de la photo, derrière le zébu noir, tient dans ses mains une petite boite en plastique dans laquelle se trouve l’argent de la transaction. L'argent sera échangée en quelques secondes dans la plus grande discrétion.

La nuit tombe, le soleil se couche !

20 Mar 2024 56 20 772
Fort-Dauphin (Madagascar) - J'ai déjà publié une photos prise à cet endroit. Seules différences, il y avait une pirogue au premier plan, cette seconde photo a été prise quelques instants plus tard et la nuit est plus prononcée. Et enfin, la première scène avec la pirogue était cadrée horizontalement. Si vous aves la curiosité d'aller voir dans mon album "Madagascar 2019", vous retrouverez l'arbre sur la gauche. Sauf qu'à époque c'était un arbre remarquable par sa forme. Aujourd'hui il a été coupé en deux. Une tempête est responsable de cette amputation.