Marcher parmi les ombres pour un ailleurs plus sombre
Où brûler mes espérances au feu d'improbables errances.
Monter vers des sommets, là, où se confond le ciel
Aux nuages cotonneux, au visage d'ange de l'azur.

Chercher dans ce vaste monde tes yeux, ton regard,
Ombre silencieuse floue qui n'en finit pas de s'étirer
Alors qu'à la nuit moribonde, se lève l'aube naissante,
Qui s'enfuit à grands pas au violet de l'aurore exalté.

Effacer, au songe lumineux, ces larmes de sang
Versées à force de m'user au mur des chagrins.
Ses injustes silences dont tu m'entourais souvent
D'une chape pesante sont maintenant si lointains.

Désolée, au berceau des illusions, le fil s'est cassé.
Folies ou rêves insensés, il erre au miroir brisé.
La pierre sur mon coeur pétrifié, enfin, s'est allégée
Jusqu'à se faire plume sur mon âme blessée.

Admirer le jour qui se dessine tendrement,
M'envoler, me perdre dans des espaces inviolés,
Sentir la rosée du matin sur mon corps apaisé
Et sourire finalement à l'oubli, à la vie qui renaît...

©Valériane