Je ne sais pas pourquoi, j’étais là, dans la nuit,

Au dehors et des ombres passaient sous la pluie

Bien à l’abri des baleines de leur parapluie,

Mes talons martelant le bitume noirci.



Une averse de neige fondue, comme des chimères,

Aux heures tristes, caressées de lueurs réverbères.

Le bruit de la vie gênait mes pensées errantes.


C’était un soir où des regards à peine croisés





S’oubliaient aussitôt qu’ils étaient dépassés.

Dès lors, je buvais des yeux les reflets mal lunés,


Dans les flaques d’eau sur les pavés gris usés


Par tant de personnes pressées de rentrer.



Dame Lune jouait à pile ou face en écho.


J’ai ri sottement de ses ricochets dans l’eau.


J’ai humé les effluves apportés par le vent,


Soufflant doucement sur la brume d’un instant.



Je ne sais pas pourquoi parmi tous ces pas perdus


Ce sont les tiens que j’ai suivi dans la nuit ténue.


Je me suis souvenue trop tard que tu n’étais plus


Qu’un souvenir d’amour perdu, un inconnu.



Je ne sais pas pourquoi, ni comment, ce fut court !


Mais j’y reviens encore toutes les nuits, toujours.


De longs frissons parcourent mon corps qui s’abandonne.


Je ne sais pas pourquoi ce soir, je déraisonne !...


©Valériane