Derrière le chuchotement de l’aubépine,

On entend la plainte du bourgeon de l’églantine

A la lente déchirure qui demain sera fleur.


Le lys au fin duvet s’étire avec langueur.

La feuille qui se balance au bout de la branche

Respire le souffle du vent, chant venu d’ailleurs.


Ores, je vous offre le plus joli bouton de rose,

Ce doux cœur parfumé dont les lèvres sont closes

Sur un tendre secret d’amour et de candeur.


Savez-vous que ces éphémères, en silence, meurent

Sans nulle plainte dans les aubes brumeuses, sans pleurs ?

J’amasse des parfums à m’enivrer au bonheur


De leurs pétales scintillants de perles de rosée.

Les ombres du jardin se font mémoires brûlées

Au miel de leurs racines aux étranges douceurs.


Les étincelles que cachent leurs piquantes épines

Parfois ont le velours des larmes assassines.

Il est des fleurs fragiles que le temps rend chagrines…


©Valériane