J’abandonnerais tout au vent pour qu’il emporte
Mon savoir, mes pensées pour voir en l’avenir
Un monde nouveau fait d’espoirs, de joies et de plaisirs
Et vous mes amis, vous viendrez pour me servir d’escorte.
Si un jour, mon âme s’éteint ainsi que ma parole,
J’aurais de mes heures, consumé, ma vie et mon temps
Ne laissant aux regrets qu’une empreinte frivole
Noyée dans l’humble souvenir dont je tenais le rôle.
L’esprit s’envole, guenille de misère, errance d’antan !
Courir, rejoindre de ces enfers aux éclats révoltants
Tous ces lieux interdits faits de sables mouvants
Pour devenir oiseau et se fondre vers l’horizon,
Fuyant vers le néant qui engloutira notre fin.
Poète ! Ô mon poète ! Tu sais un mystérieux jardin
Où nos rêves d’enfants se cachent parmi les roses,
Pour en franchir le seuil, il me faut prendre ta main !
J’irais boire leur nectar dans leurs corolles encloses…
Tu marcheras à mon côté, souriant, à pas lents
Pour me conter le secret oublié des belles choses.
Je te suivrais en écoutant le sempiternel chant,
Que nous seuls, pouvons comprendre, cœurs sanglants.
Et comme tu l’as dit, nous dormirons avec dans nos yeux
L’infini d’un royaume entrouvert sur un espace radieux.
Nos mains façonneront l’encre écoulée sur nos pages.
C’est un jeu de miroirs aux reflets d’infinies chimères
Sur un parcours de souvenirs enfuis, de mots furtifs et d’orages,
De feuilles volant avant l’hiver vers un ciel de nuages…
Mais j’abandonnerais tout au vent pour qu’il les emporte
Et, j’ose espérer qu’il y aura quelqu’un pour refermer ma porte
Sur tous ces souvenirs que j’effacerais et peu m’importe
Si de tous mes songes, l’illusion court encore et me réconforte…
©Valériane
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