À 14 ans, Cerise (Zoé Adjani-Vallat) est déjà une parfaite petite pétasse. Accrochée 24/24 à son smartphone, elle ne s’intéresse qu’à son nombril et néglige tout le reste, à commencer par ses études. Au désespoir d’en tirer quelque chose, sa mère l’expédie en Ukraine, chez son père (Jonathan Zaccaï) qu’elle ne connaît pas et qui y fait du business. Le choc des cultures est d‘autant plus violent qu’elle débarque en pleine révolution.Lui sera-t-il salutaire?

Quoiqu’on puisse penser de ses films, il faut reconnaître à Jérôme Enrico (fils de Robert) un sens certain du casting.Dans Paulette, il offrait un dernier rôle marquant à Bernadette Laffont, irrésistible en mamie dealeuse.Avec Cerise, le réalisateur fait faire ses premières armes à Zoé Adjani-Vallat, nièce d’Isabelle Adjani. Lycéenne sur la Côte d’Azur (en première option théâtre), la jeune actrice fait des débuts tonitruants, dans un rôle pourtant assez éloigné de sa personnalité, nettement plus sage et bon chic bon genre. Après Louane Emera, le cinéma français s’est sans doute trouvé un « nouvel espoir féminin ».
Pour le reste, Cerise est une farce un peu grasse, que ses côtés bricolés et mal élevés finissent par rendre intéressante.Le début des événements en Ukraine ayant obligé le tournage à se délocaliser, Jérôme Enrico a eu la bonne idée de les intégrer au scénario, de sorte que la crise d’indépendance du pays fait miroir à la crise d’adolescence de Cerise.Cela donne, in extremis, un peu de fond à ce « teen movie » aussi déluré et mal fagoté que son héroïne.