Indéfectiblement lié à Nice, grâce au succès de Brice (et dans une moindre mesure à celui d’Un balcon sur la mer de Nicole Garcia, où il jouait un agent immobilier local), Jean Dujardin sera de retour en ville jeudi pour présenter, au Rialto, le nouveau film de Kervern et Delépine, I Feel Good (1).
Il y joue un crétin bon à rien qui n’a qu’une obsession: devenir riche. Pour cela, il est prêt à vendre n’importe quel projet délirant aux membres de la communauté Emmaüs dans laquelle il a échoué et que dirige sa sœur (Yolande Moreau). Rencontré à Paris il y a quelques jours, l’acteur nous a parlé du tournage et de son rôle…

Comment avez-vous rencontré Kervern et Delépine?
Je les connaissais un peu grâce à Dupontel avec lequel ils ont tourné Le Grand Soir.J’étais à Cannes pour la présentation du film et on y a fait une fête mémorable.On s’était promis de travailler ensemble et cinq ans après ils ont tenu promesse en me proposant ce scénario.
Qu’aimez-vous dans leur cinéma?
J’aime leur profondeur, leur poésie, leur humour et aussi leur côté marginal. Je pressentais que j’allais m’amuser. Ca a été le cas.
N’aviez-vous pas peur d’abîmer votre image?
Au contraire! C’est un film sur des cabossés de la vie et mon personnage en fait parti. Je n’ai pas hésité à le fragiliser en accentuant son côté enfantin car, au bout du compte, c’est ce qui le rend supportable. Comme Brice, il peut dire des horreurs sans qu’on lui en veuille.C’est un autre genre de Brice.Probablement le plus taré de mes personnages.
La critique de la surconsommation et du libéralisme à tous crins est particulièrement vacharde…
Oui.Le film dépasse la simple comédie.C’est plutôt une dramédie. Mais avec l’idée que la solution peut venir d’initiatives locales formidables.Comme ce village Emmaüs où nous avons tourné près de Pau… Je trouve le film plein d’espoir: il fait du bien.
La suite?
J’ai tourné le prochain film de Quentin Dupieux, Le Daim, dans lequel je joue un personnage qui plaque tout pour s’acheter un blouson en daim. Encore un cinéaste original, un peu en marge.Je trouve important qu’ils existent et je n’hésiterai jamais à mettre ma notoriété à leur profit.C’est ce que j’ai fait avec Brice, OSS117 et The Artist qui n’étaient pas des films évidents à financer. Tout le monde y a trouvé son compte!