L’histoire incroyable et pourtant «trop, trop vraie, mon pote» (sic) de Ron Stallworth: un jeune policier noir du Colorado (joué par John David Washington) qui, dans les années 70, a réussi à infiltrer la section locale du Ku Klux Klan et à éviter un attentat meurtrier, avec l’aide d’un de ses coéquipiers blanc (Adam Driver dans le film).


Après 16 ans d’absence, Spike Lee a fait, au mois de mai dernier, son grand «come-back» en compétition à Cannes, avec cette comédie policière très réussie, basée sur des faits réèls . Comme à son habitude, le réalisateur afro-américain mêle fiction et documents d’actualité, humour et militantisme, action et réflexion, avec, en plus cette fois, un bel hommage aux films de blacksploitation des années 70. Un mix improbable entre le Tarantino de Jackie Brown et les films de Michael Moore (Fahrenheit 9/11, Where To Invade Next…), avec, en final, des images impressionnantes des affrontements de Charlottesville en 2017, où une jeune femme a trouvé la mort lors des manifestations contre un meeting des suprémacistes héritiers du KKK. Histoire de bien enfoncer le clou, le film sort aux États-Unis à la date anniversaire des affrontements… Mais le contenu militant ne nuit jamais à la qualité de la réalisation , ni au rythme de la comédie policière. Adam Driver et John David Washington forment un duo de Buddy Movie épatant, bien épaulés par le reste du casting (au sein duquel on est heureux de retrouver Harry Belafonte). La B.O est particulièrement jouissive, avec une scène de pure comédie musicale. Couronné d’un Grand Prix à Cannes, Blackkklansman est l’un des meilleurs films de Spike Lee.