Face à une menace aussi énigmatique qu'invincible, l'agent secret Amanda Waller (Viola Davis) réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu'au moment où ils comprennent qu'ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?

Un anti X-Men, pop, trash et politiquement incorrect ? Pourquoi pas? Avec Deadpool, la Fox avait assez bien réussi à pervertir les codes du genre désormais hyper balisé du film de super-héros. L'adaptation de la BD Suicide Squad, dans laquelle les super vilains de DC Comics (Batman, Superman) sont rassemblés pour combattre encore plus méchant qu'eux, promettait donc beaucoup. Sauf qu'à l'arrivée, formatage oblige, il ne reste pas grand chose de l'intention de départ. Esthétiquement, le film de David Ayer (Fury, Sabotage...) colle assez bien à la BD pour satisfaire les fans. Pendant la première demi heure (exposition des personnages, tous plus affreux et potentiellement dangereux les uns que les autres), on peut encore y croire. Le problème ensuite, c'est qu'il n'y a pas de scénario et que le montage à la hache n'aide pas à la compréhension générale de l'intrigue et des enjeux. La bande d'affreux jojos est donc lancée à l'assaut d'on ne sait quoi, on ne sait trop pourquoi, ni pour quoi faire. S'en suit une heure et demi de combats et de destructions, filmés comme dans un jeu vidéo. Sauf qu'on n'a pas la manette et qu'on s'ennuie ferme, malgré une succession de plans affriolants sur le postérieur rebondi de Margot Robbie, dont le personnage (Harley Quinn) est à peu près le seul à exister et à (presque) tenir ses promesses. L'autre méchant super héros vedette du film n'est (hélas !) pas le Joker ( Jared Leto), comme on pouvait l'espérer, mais Deadshot, le super tueur à gages incarné par Will Smith. Et franchement , il fait pitié (voir la scène où il renonce à tirer sur Batman devant les supplications de sa gamine) ! Certes Jared Leto avait la tâche difficile (voire impossible) de faire oublier les précédentes incarnations du Joker à l'écran (Jack Nicholson et Heath Ledger), mais on aurait au moins pu le laisser essayer. Idem pour Cara Delivingne, autre atout glamour du film, quasi inexistante alors qu'elle est censée en incarner la méchante N°1 (Enchanteresse)... Bref, même si le film se regarde (en 2D de préférence, la 3D est inutile, voire nuisible) comme un blockbuster estival lambda, il souffre quand même d'un gros problème de positionnement, y compris pour les fans de DC Comics qui ne peuvent, objectivement, que se sentir floués. Pas sûr que la suite, annoncée par une séquence post générique façon Marvel, bénéficie d'une aussi grosse attente...