Pologne, 1944. Les nazis ordonnent l'épuration du ghetto de Lvov. Des habitants creusent un tunnel sous leur maison pour rejoindre les égouts de la ville espérant y trouver refuge. Ils tombent sur Leopold Socha, un égoutier municipal qui fait du marché noir pour améliorer l'ordinaire de sa famille. Flairant la bonne affaire, Socha accepte de cacher onze de ces fugitifs moyennant une dîme quotidienne. Mais petit à petit, Leopold va mettre sa vie et celle des siens en danger, afin de protéger "ses Juifs". Et ce, même quand l'argent vient à manquer...
Après Europa Europa (1990), la réalisatrice polonaise Agnieszka Holland, aujourd’hui installée aux Etats Unis, où elle réalise des séries TV (Cold Case), poursuit son devoir de mémoire avec cette histoire véridique d'un groupe de juifs sauvés par un égoutier polonais qui les a caché pendant 14 mois dans les égouts de Lvov, entre la liquidation du ghetto et la libération de la ville par l'armée russe. On ne s'attend évidemment pas à une partie de plaisir. La perspective de passer plus de deux heures dans les égouts de Lvov, à trembler pour des familles persécutées n'a vraiment rien d'alléchant. De fait, on sort du film assez éprouvé, mais cela vaut la peine. D'un réalisme sans concession mais porteur d'espoir, émouvant sans jamais sombrer dans le pathos, magnifiquement interprêté et superbement réalisé, Sous la ville (on préfère de loin le titre original , In Darkness) s'inscrit d’emblée dans la lignée des grands films sur la Shoah. Quelque part entre La liste de Schindler et Le Pianiste.