Isidora et Enrique vivent une retraite paisible avec leurs deux vieux chats dans leur appartement cossu de Santiago du Chili. Mais leur quiétude est troublée par plusieurs événements : Isidora, commence à manifester des troubles de la mémoire, l’ascenseur est en panne et Rosario, la fille tempétueuse, cocaïnomane et lesbienne, d’Isidora vient d’annoncer au téléphone son retour de Colombie. Elle voudrait que sa mère parte en maison de retraite pour récupérer son appartement et s’y installer avec sa copine Hugo…

Vendu comme une comédie, avec une affiche poétique et lumineuse, ce film Chilien est en fait un drame assez noir, avec un personnage de mère pathétique, confrontée à la fin de sa vie, à la maladie d’Alzheimer et à l’amour qu’elle n’a pas su donner à sa fille.
Le seul ressort éventuellement comique est fourni par le couple de lesbiennes formé par Rosario et Hugo , qui investit l’appartement des deux vieillards cacochymes avec des manières de camionneuses. Il faut toutefois être de très bonne humeur pour en rire, alors que l’enjeu est essentiellement dramatique.
À son meilleur, le film de Sebastian Silva et Pedro Peirano évoque, assez curieusement vu son origine, les réussites contemplatives du cinéma asiatique, comme le magnifique Poetry de Lee Chang-Dong, sur un canevas un peu similaire. Mais le mélange des genres rend ces moments trop fugaces et l’ensemble trop bancal pour être tout à fait au niveau.