Enfer et Damnation ! J'ai eu  beau arpenter, cette semaine, les allées
d’Apple Expo, impossible de trouver le moindre iPhone en démonstration et
encore moins en vente. 
Alors qu’il est sorti aux Etats Unis depuis le 20 juin, qu’on l’attend en
France pour le mois de novembre chez Orange et que des dizaines d’accessoires dédiés
sont déjà disponibles sur les stands des équipementiers, Apple continue
d’entretenir le mystère autour de son téléphone mobile futuriste. Quelques
exposants particulièrement bien vus de Steve Jobs ou ayant fait le voyage
aux Etats Unis pour l’acheter acceptent de vous montrer la bête sous le
manteau, voire de vous le faire toucher. Mais pas question de l’essayer.
Dépité d’avoir fait le déplacement presque pour rien (Léopard, la nouvelle version de Mac OS X était également aux abonnés
absents et les nouveaux Ipods Touch ne seront en vente que la semaine
prochaine), c’est finalement à Sophia  que j'ai  trouvé, chez un éditeur de
logiciels ami (Smartcom),  un iPhone débloqué et en fonction.

 
iPhone : magique !
Le voila donc l’appareil le plus attendu depuis l’invention du mobile.
Impossible de résister à son look ravageur (voir photo). Un peu moins large et
légèrement plus fin qu’un iPod classique, toute sa façade est occupée par un superbe
et grand écran tactile. L’arrière est en alu brossé anti rayures. L’objet
est vraiment magnifique et la prise en main est extrêmement agréable. On
comprend tout de suite l’utilité du chiffon fourni avec la boîte : garder
l’écran propre sera un combat de chaque instant. Sans clavier, ni stylet
toutes les manipulations se font, en effet, du bout des doigts sur
l’écran. Et quand on le colle à l’oreille pour téléphoner... Berk !
L’autre évidence, qui saute aux yeux, c’est qu’il faudra être particulièrement
prudent pour ne pas abimer ce bel objet qui ressemble plus à un
iPod qu’à un mobile. Les marchands de coques protectrices vont faire des affaires. 
En dehors de ces contingences matérielles, l’écran « multipoint » est
vraiment aussi magique qu’annoncé. On sélectionne les applications en
tapotant, on voyage dans les menus en glissant, on zoome sur les
documents, les cartes, les images ou les plans en écartant le pouce et
l’index, on dé-zoome en pinçant, on feuillette sa bibliothèque musicale ou
son album photo comme un livre, en effleurant les images et pour passer de
la lecture verticale à l’horizontale, il suffit d’incliner le téléphone.
En réunion, on ne se lassera pas de le tourner et de le retourner comme un
sablier.
L’autre point fort évident de l’iPhone, c’est la navigation internet. Elle
se fait en wifi avec une version mobile très réussie du navigateur maison,
Safari. Les pages s’affichent en entier, sous leur forme habituelle et on
peut zoomer et naviguer à l’intérieur à volonté. Rien à voir avec ce que
l’on connaît sur les versions wap de la concurrence.
En mode téléphone, même dans une version débloquée, l’iPhone se comporte
tout à fait correctement. Composer un numéro sur l’écran tactile n’est pas
un problème, la précision de frappe est stupéfiante et  l’accès au
répertoire et aux autres fonctions est particulièrement aisé. En plus
d’être un mini-Mac, c’est donc aussi un vrai téléphone.
Bref, à quelques détails prés, l’iPhone ne déçoit pas. On regrettera 
seulement qu’il ne soit pas 3G, qu’il n’embarque pas de module GPS comme
la plupart des smartphones actuels et qu’il soit impossible d’utiliser
comme sonneries les morceaux de musique mis en mémoire. La version
européenne devrait être 3G. Pour le reste, il faudra probablement attendre
les suivantes.

iPod Touch : wifi inside
En l’absence de l’iPhone, la vedette d’Apple Expo 2007 aura été l’iPod
Touch, nouvelle version, elle aussi assez révolutionnaire, de l’iPod.
Il s’agit en fait d’un iPhone... sans téléphone ! Plus mince que l’iPhone,
l’iPod Touch bénéficie, comme son nom l’indique, de l’écran « multipoint »
sur lequel se font désormais toutes les sélections. Adieu la fameuse
molette cliquable chère aux amateurs d’iPod.
Question ergonomie, on n’y perd pas au change (le Cover Flow, qui permet
de sélectionner la musique en faisant défiler les pochettes de disque est
une pure merveille) et regarder une vidéo sur son iPod devient
presqu’aussi confortable que sur une PSP.
Comme, en plus, le « Touch » est wifi, on peut s’en servir pour surfer sur
Internet (mais hélas pas pour relever ses mails) et télécharger
directement sa musique sur iTunes.
Seul défaut identifié : une capacité limitée à 8 et 16 Go. Les gros
consommateurs de musique mobile devront donc se rabattre sur les versions
classiques (sans écran multipoint, mais avec Cover Flow et fonction de
recherche améliorée) qui passent à 80 et 160 Go. De quoi stocker
l’équivalent de 4 000 CDs !
Enfin, le nouvel iPod nano, carré et doté d’un lecteur vidéo est encore
plus séduisant que l’ancien avec un écran agrandi, une forme carré,  de jolies couleurs et
un toucher très agréable. Au moins, on ne le confondra plus avec une barre
de chewing-gum ...