Dans la réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du sud), le jeune Johnny Winters (John Reddy) trafique un peu d’alcool pour payer son voyage à Los Angeles, où il compte accompagner sa fiancée Aurelia (Taysha Fuller), qui a obtenu une bourse pour l’Université. Ses projets vont être contrariés par la mort accidentelle de son père, par les voyous de la réserve qui voient d’un mauvais oeil ce jeunot piétiner leurs plates bandes et brulent son pick up et , surtout, par l’affection que lui porte sa jeune soeur Jashaun (Jashaun St John). Attachée, contrairement à lui, à sa terre et aux traditions ancestrales de sa tribu Jashaun ne comprend pas qu’il veuille quitter la réserve et se sent abandonnée…
Cinéaste de 33 ans, d’origine chinoise, Chloe Zhao, dont c’est le premier long métrage a passé plusieurs années dans la réserve de Pine Ridge pour obtenir le concours de ses habitants, parmi lesquels elle a recruté la quasi totalité de ses acteurs. Formidable immersion cinématographique dans le quotidien de la réserve, son film va pourtant bien au delà du simple documentaire sur la difficile condition des « native americans ». La mise en scène et la photographie pourraient même évoquer par moments les splendeurs de Terrence Malick ou Wong Kar-wai, pour lequel Chloe Zhao professe une admiration sans bornes. Présenté à Sundance, à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes et en compétition au Festival du cinéma américain de Deauville, Les chansons que mes frères m’ont apprises ont fait, chaque fois, très forte impression. Gros coup de coeur de la semaine.
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