« Isabelle Huppert, on est sûr qu'elle fera le boulot », avait dit le président du Festival, Gilles Jacob en dévoilant le nom de la présidente du jury du 62e Festival de Cannes. Effectivement, le boulot a été fait et plutôt bien fait. Mais on a bien compris que ça n'a pas dû être une partie de plaisir.
La rumeur qui prétendait que le jury était très divisé et qu'à plusieurs reprises il avait failli exploser en vol, n'était sans doute pas infondée. Outre les sous-entendus glissés lors de la présentation du palmarès par l' « Huppert présidente » elle-même (parlant de « quelques instants de délibération »), on se souviendra de la petite phrase d'Edouard Baer conseillant aux jurés d'échanger leurs numéros de téléphone ou de rester en contact par internet puisqu'ils avaient passé de si merveilleux moments ensemble...
L'illustration parfaite de ces tensions est d'ailleurs venue immédiatement avec la révélation du prix du jury ex-aequo décerné à Fish Tank d'Andrea Arnold et à Thirst de Park Chan wook. On ne saurait imaginer deux films et deux univers de cinéma plus éloignés : un drame social à la Ken Loach d'un côté et un film de vampires coréen bling bling de l'autre !
Le prix du scénario accordé ensuite au film chinois Nuits d'ivresse printanière, sorte de Jules et Jim homosexuel, et le prix de la mise en scène au réalisateur Brillante Mendoza, le « Gaspar Noé Philippin », laissaient craindre le pire pour le reste du palmarès. Il semble pourtant que la raison a fini par l'emporter.
Certes, la Palme d'or accordée à Michael Haneke va faire grincer quelques dents et crier certains au délit de favoritisme. On se doute bien que l' « Huppert présidente » a pesé de tout son poids pour que le réalisateur de La Pianiste, abonné du Festival et déjà plusieurs fois récompensé, ait enfin sa Palme. Mais elle récompense à l'évidence le film le plus « palmable » que le réalisateur Autrichien ait présenté à Cannes).
Il sera également difficile de trouver à redire des prix d'interprétation. Celui de Charlotte Gainsbourg est parfaitement mérité, compte tenu de son investissement personnel et de sa performance, même dans le film le plus décrié de l'édition (Antichrist de Lars von Trier). L'acteur Autrichien Christoph Waltz faisait, quant-à lui, l'unanimité pour son rôle de colonel nazi dans le film de Quentin Tarantino, Inglorious Basterds.Difficile de critiquer également le prix spécial « pour l'ensemble de sa carrière et sa contribution exceptionnelle à l'histoire du cinéma » (sic) accordé à Alain Resnais. Lui seul en a été surpris et peut-être un peu fâché.
Même le grand favori de la critique n'a pas été oublié, ce qui est rarissime à Cannes : Jacques Audiard et son Prophète (peut-être le plus grand film français de ces dix dernières années), emportent le Grand Prix, souvent considéré comme la Palme bis.
Bon palmarès donc, même si gagné « à l'arrache ».
PS : On est sans nouvelles d'Almodovar qui est, encore une fois, venu pour rien cette année à Cannes. Il doit commencer à prendre l'habitude, le Pedro
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