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Moi qui suis curieux de nature, je voudrais bien comprendre ce qui peut nous conduire, nous, à être attiré, interpellé par des lieux insolites, des étapes où passer ses vacances, par des curiosités à voir ou par des rencontres.

Ces lieux, ces objets, ces personnes, ces instants d'éternité qui vont alors capter notre regard et nous retenir … échappant alors, pour un instant, à la morosité, à notre morosité et à la banalité du moment, bref à notre zapping quotidien ...

Ces lieux, ces objets et ces êtres humains souvent quelconques auront réussi, souvent malgré eux, à nous fasciner par leur beauté ou par leur singularité.

En y réfléchissant un peu, notre regard est, par essence, attiré, par et vers ce que l'on voudrait être mais, aussi, vers tout ce qui nous oppose à une normalité rassurante ...

Cette normalité, ces règles de civilité, ces canons de beauté, ces codes de société auxquels, pourtant, on voudrait bien tenter de s'opposer si ce n'est que symboliquement.

Il y a, aussi, toutes ces contraintes que l'on s'impose, que l'on nous impose pour pouvoir se rassurer tous les jours. Pour ne pas être tenté de sortir du rang et de regarder à côté, bref pour éviter d'être attiré par l'anormalité.

Oui, cette anormalité aux multiples facettes qui va nous faciner, nous aspirer quelques temps et puis nous répugner l'instant d'après …

Faut-il envier ou mépriser ces vedettes mais aussi ces cas sociaux, les poètes en goguette, les artistes , les "gens" de la rue voir ceux du voyage, les trop comme-ci et les pas assez comme-ça que la société,
dans son ensemble, ne voudrait ni voir ni accepter ? ... Je ne sais pas.

De la même façon, on peux, nous, un temps soit peu, essayer de comprendre que ces "gens" soient devenus, pour nous, des marginaux, des personnes non sociabilisables et jamais à la bonne place, jamais à leur place, au bon endroit face à la majorité silencieuse qui les épie, les guette ou essaie de cacher ces "anormaux" .

Pourtant, ces "gens"-là doivent pouvoir vivre et exister pour et par eux-même. Cela peut expliquer pourquoi ces gens sans attaches vont alors, souvent, préférer vivre au quotidien privilégiant, pendant un temps plus ou moins long, les escales, les transits, les régimes, la chirurgie … pour mieux se faire oublier ...

Oui, être de passage. Ne plus être à la mode pour fuir les conflits et valoriser l'indifférence, l'effacement et la transparence.

Toutes ces démarches, ces actions sont devenus, par la force des choses pour ces "gens", pour ces lieux "particuliers" et finalement pour nous aussi, des symboles involontaires d'une paix potentielle et d'une quête d'harmonie ...

Si tout le monde pouvait accepter la différence, leur différence et si chacun d'entre nous, chaque lieu pittoresque pouvaient refuser de se dénaturer pour plaire au plus grand nombre plus qu'à soi-même et souvent à leur dépend. Oui si ...


Août 2011