Ce lundi matin, je me suis senti penaud et lourd, lesté de douleurs. Un mal de dos est venu se rappeler à moi dans ma demeure.

Je suis chez moi et j'essaie de déplacer mon corps comme je peux, immobilisé qu'il est par l'appréhension. Je suis blessé dans mon orgueil et reste assis sur ma chaise. Le regard dans le vague, je me sent alors si vieux.

Marché m'est devenu pénible, me lever une corvée et l'idée de m'asseoir, enfin, un calvaire. De l'amertume, j'en ai eu, c'est vrai, de ne pouvoir me mouvoir librement et d'être acteur, comme hier, de mon présent. Des secondes s'écoulent à l'horloge de mon appartement mais, pour moi, ce n'est plus hélas si important.

Mercredi, je suis sorti pour aller faire une course qui ne portait alors pas bien son nom. Dos courbé, les gens défilaient devant mes pieds et s'écartaient pour me laisser passer. Tout comme l'escargot porte sa maison, je traînait ma peine durant mon parcours. J'en avais plein le dos, bref j'en ai bavé.

L'immobilité est une petite mort mais je n'ai pas voulu afficher mon désarroi. Si aujourd'hui je vais mieux, je sais aussi ce qui est le plus important pour moi. Puis, les yeux ouverts, assumant mes mauvais gestes et mes erreurs, je veux pouvoir envisager mon avenir sans en avoir peur.

Quelque soit son handicap, il ne faut pas laisser de place au doute. Le malin doit passer son chemin et notre moral, lui, doit fuir la déroute.


Septembre 2009