Le film No du réalisateur chilien Pablo Larrain, avec l’acteur mexicain Gael Garcia Bernal, évoque le référendum convoqué par le général Augusto Pinochet en 1988, dont le résultat allait précipiter la fin de la dictature, instaurée par les militaires au Chili en 1973.
"En général, on sait comment Pinochet est arrivé au pouvoir, mais peu de gens savent comment il l’a quitté, confie Pablo Larrain, de passage à Paris avant la sortie du film, prévue mercredi 6 mars. D’ailleurs, les dictateurs ne s’en vont pas à la suite d’un processus démocratique, même s’il arrive qu’ils accèdent au pouvoir par ce moyen , comme Hitler par exemple."
Après avoir remporté un plébiscite sur la nouvelle Constitution en 1980, le général Pinochet cherchait huit ans plus tard à légitimer sa présidence face aux pressions internationales, y compris des Etats-Unis. Il espérait obtenir à nouveau une majorité des suffrages. Son attente n'était pas injustifiée, puisqu'il a tout de même obtenu 44% des voix, un score qui montre un soutien consistant pour un dictateur. A son corps défendant, il s’est incliné devant le verdict des urnes, ouvrant la voie à une transition démocratique.
La place centrale accordée par le film No à un publicitaire et à la campagne de propagande orchestrée pour appeler à voter non au référendum est un sujet controversé. Tous les Chiliens n'ont pas apprécié. "La défaite de Pinochet est le résultat d’une mobilisation populaire, organisée par des dirigeants politiques qui sont parvenus à rassembler l’opposition au Chili et en exil, admet Pablo Larrain. Cependant, la publicité optimiste, qui n’attaquait pas Pinochet mais visait à neutraliser la peur, a joué un rôle important."
La publicité était montée en puissance dans l’économie, justement, sous la dictature. "La campagne de propagande montrait le pouvoir acquis par les entreprises face à un Etat affaibli et aux individus, assure M.Larrain. Tous les présidents, de centre gauche ou de droite, ont conservé et élargi le modèle économique de Pinochet. Le Chili est, avec le Mexique, le pays le plus inégalitaire de l’Organisation de coopération et développement économiques."
Pablo Larrain avait consacré deux autres films à la dictature militaire : Tony Manero (2007) et Santiago 73, Post Mortem (2010). "Contrairement aux Argentins, les Chiliens n’ont eu droit à la justice qu’à petites doses, estime le réalisateur. La blessure reste béante. Nous avons toujours la Constitution antidémocratique de Pinochet, qui freine les réformes. Il n’y a pas eu de volonté politique de changement. Au Chili, tout se négocie." Malgré cette opinion désabusée, Pablo Larrain ne partage pas l’avis de l’acteur et scénariste Alfredo Castro, qui insiste sur la continuité entre le Chili d’hier et d’aujourd’hui. "La dictature a continué et poursuit son œuvre au Chili derrière les ombres d’une démocratie de façade, a déclaré Alfredo Castro. Cette dictature, avec d’autres visages plus "démocratiques", continue d’opérer aujourd’hui comme une structure de pouvoir et de système économique à travers de puissants groupes, une structure aussi cruelle dans sa ségrégation et sa discrimination envers les plus démunis que l’a été la néfaste dictature qui les a mises en place." Pablo Larrain se démarque de ces déclarations. "Jamais je ne confondrai dictature et démocratie, dit-il. Nous jouissons aujourd’hui d’une totale liberté d’expression.
Sources : Article écrit par Paulo A. Paranagua journaliste au "Monde".
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