Même mort je serai toujours là(24.100)

Je grimpe au sommet de tes phrases.

Je me blottis dans chaque mot, chaque virgule
chaque voyelle.
Ton alphabet m’inscrit au milieu de l’azur.

Je t’aime comme une pluie qui tombe, un orage qui gronde, un soleil qui brille.
J’ai ce besoin de toi comme j’ai besoin d’eau.
Je mange en pensant à toi, la fraise de tes lèvres, le sel de ta peau.
Je lèche l’eau de pluie, la rosée, la tendresse.
Tu es magique. Tu es bonne. Tu es tout mon amour.
Nous sommes si près l’un de l’autre, au plus intime, au plus secret.
Ton sourire vient de loin à l’intérieur de toi.
Je cours sur tes talons quand tu pars en courant.
Je dors quand tu dors. Je m’allonge, la tête pleine de toi.

Habitant du désert, je regarde ta beauté comme on regarde une oasis.
J’ai si soif de toi. Les yeux ouverts, les yeux fermés, j’ai volé tant d’images de toi.
Ta beauté me les donne. Là où tu es devient un lieu sacré.
Encanté sur ta voix dans le chambranle du monde,
je n’en finirai pas de boire ton soleil aux lèvres incandescentes.
L’infini fait sauter les charnières du cœur et laisse passer l’amour.
Dans la tendresse commune où l’être est sans défense

nous retrouvons l’enfance et la force de vivre.

Je t’attends. Tu viens. Je t’accueille. Je te prends.
Je te réponds comme une source atteint la mer.
Sans réserve. Sans peur. Je t’aime inévitablement.
Chaque caresse est un surcroit de sève, une réponse à la vie.
Notre je prend son sens dans la force du nous.
Dressés devant l’infini, délestés de l’espace et du temps,
nous sommes nus, nous sommes nous, sans autre destin,
sans autre dessein qu’aimer, là où mes mains touchent tes seins,
là où le sang des amoureux croise le sang des saints,
là où la chair et l’esprit se confondent l’un l’autre.Peu importe où je vais, je t’attends.
Peu importe où je suis, je vais toujours vers toi.

Je t’aime comme en dehors et en dedans de tout.Je t’aime comme on apprend à vivre, comme on rit sans raison, comme on pleure de bonheur.
La route fait des ronds sous nos pas d’herbe claire. Je te touche plus qu’avec la peau.Je t’aime plus qu’avec le corps. Assis l’un en face de l’autre, nous allumons la nuit.
Les étoiles pâlissent devant tes yeux si beaux.
Quand tu remues tes cils, mon cœur bouge plus vite.
Dans ce nid de présence, il nous pousse des ailes.


Tu n’es pas seule. Tu ne le seras jamais.
Pose ton eau sur mes épaules terrestres.
Je t’aime de plus en plus fort, de plus en plus doux, de plus en plus toujours.
Des petites flammes dansent dans tes yeux en me faisant des signes.
Je les déchiffre avec le cœur.
Dans tes odeurs de fleurs, la nature tout entière m’ensorcèle et m’enchante.
Je m’éveille toujours du côté du soleil, une jambe chez toi, l’autre chez moi,
emmêlé dans nos mots comme d’une courtepointe, ma langue sur ta peau,
une main entre tes jambes, ta tête sur mes épaules.
Nous buvons tous les deux à la même eau profonde, une eau de ressemblance.
Même mort, même ailleurs, je serai toujours là.

Jean-Marc La Frenière