Longtemps, cet attachement,
Cette immense tendresse,
Ce fougueux ravissement
Furent notre richesse;
Souvent cette infinitude
Et toute la plénitude
Qu'ensemble nous éprouvions
Nos coeurs en communion.

Tant de petits mots doux et tant de baisers fous,
Tant de soirées câlines , de siestes assassines!
Maintes étreintes éperdues et certains fruits, à deux, mordus!
Où s'est donc enfuie cette passion,
Harmonie d'effusions et de jubilation?

Alors toutes nos caresses
Et notre ardente ivresse,
Alors toutes nos prouesses
En féline souplesse,
Alors toutes ces promesses,
Subtile délicatesse,
Qu'entre nous, nous échangions?
Sans doute une illusion!


Où sont les sourires fleuris, les regards alanguis?
Où, la complicité et la sensualité?
Où sont les émotions divines?
Où est la séduction coquine?
Où sont donc nos pulsions ineffables,
Cet enchantement, cette exaltation délectables?

Où, les amoureux préludes
Et la béatitude?
Où, la chaude intimité
Et la fraîche suavité?
Plus de ces frissons magiques,
De ces transports impudiques ,
En une osmose accomplie,
Corps à corps ébloui!!

Dans cette forteresse érigée de jeunesse,
Follement épanouie, de volupté assouvie,
Et, pour avoir été sans cesse
Ton incomptée Diane Chasseresse,
De radieuse fascination et d'amoureuse exaltation, resplendis.

Jaillit désespérément
Un silencieux hurlement;
Misérable me sentis,
Vulnérable et meurtrie.
Désolation pitoyable,
Désillusion lamentable,
De détresse, anéantie,
De sécheresse,endurcie.

F-32Photography fotki

Dans un sofa, blottie, ravilie, rétrécie,
Démolie,démunie, de tes bras me languis.
Au creux d'un lit, désorientée,
Transie, comme en vacuité,
Fus dévastée par l'anxiété,
En perdition, en oppression, en castration.

D'inlassable lassitude
En insoutenable inquiétude,
D'espoirs déçus révoltée
Bien plus que déconcertée.
Amollie qui se délaisse,
Affadie qui s'affaisse,
De chasteté, assoupie,
D'indignité, flétrie.

Et de soi, aversion, dégoût, même répulsion
Dégradation, faiblesse,inévitable vieillesse.
Et pour jamais morosité,obscurité, inanité,
Effroyable dénuement qui brise,
Imparable traîtrise d'une décomposition.

Privée d'amoureux préludes
Et de béatitude,
Sevrée de complicité
Et de sensualité,
De nos transports indicibles,
Nos frissons irrésistibles,
Notre osmose? disparue,
Nos corps à corps? perdus.

Sans tous nos sentiments, plus aucune allégresse,
Sans nos ravissements,plus aucune richesse.
Sans notre plénitude, j'endure ma solitude,
Mon tourment qu'à tout moment,
Je subis,
Assombrie.

Héléna-Paule Fitoussi


~~~MARIA~~~ on Fotki