Il y a à peine six ans
Que je l'ai rencontrée
Dans un vert restaurant
Où j'allais parfois chanter
Ell' servait les clients
Quand je m'évertuais
A placer d' temps en temps
Un refrain ou deux couplets
Tout en servant des glaces
Ell' avait l'air d'un p'tit ham'çon
Me r'gardant bien en face
En se disant " tiens du poisson"!
.;
J' n' fis pas mauvaise mine
A ses fesses aux abois
Dans son deux pièces cuisine
Mordis le soir à l'appât
Bien qu' sa chair fut de prune
Douc' tendre fut sa peau
Finit la nuit commune
Dans un super grand lit bateau
Je boirais dans un' tasse
Toutes les eaux salées de la mer
Pour que le temps n'efface
Pas cette douce nuit ma mère
.
Hélas cett' nuit d'amour
Engendra le malheur
Quand se leva le jour
Ell' me garda sur son coeur
En me disant : " tu sais...
J' n' veux pas qu' tu t'en ailles
J' n' veux pas te forcer
Mais j'ai fermé le portail
Vit' fait dans son placard
Ell' mit en pot ma liberté
Ainsi que ma guitare
Entre le sel et le pâté
;
La vie de tout repos
Ne fut pas loin s'en faut
Sa terribl' jalousie
Me pressait comme un étau
Je devenais chétif
Quand dans sa léthargie
Ell' s'adonnait au kif
Ruinant mes économies
En amour seulement
Ell' était presque supportable
Bien qu'ell' aimât souvent
Fair' ça sur les lustres et les tables.!
.
Ell' me laissa tomber
Quelques années plus tard
Comme un sale drap mouillé
Dans les ondes du lavoir
Emmenait avec elle
Notre progéniture
Montrer au paternel
Les bienfaits de la nature
Comme elle était Anglaise
Sûr qu' ce délit de droit commun
A d' quoi réduire en braise
Le Traité du Marché Commun
.
J'attendis mille jours
J'attendis mille nuits
Espérant que l'amour
Ramèn' l'oiseau dans son nid
Mais mon espoir fut vain
Et sans hésitation
Un' bouteill' à la main
Je plongeais dans la boisson
Dans mes délires pas minces
Comm' Casimodo le galant
J' rêvais qu' j'étais le Prince
De Big-Ben et du Parlement
.
Ell' finit par rentrer
Quelques années plus tard
Ca n' l'a pas empêché
De replanquer ma guitare
Morbleu j' n' chantais plus
Qu'à des moments critiques
Quand divers cris aigus
Brisaient mes rêves érotiques
Car du pays natal
Cett' conn' m' avait ramené
Un super arsenal
De bambins et de nouveaux-nés
chanson texte @fico (federico G) 2012