Autour de ce

qui ne peut être dit

les cendres s'amassent

feuilles et feuilles brûlées

va-t-il en naître

autre chose qu'un chant ?


sur les murs effacés

une lumière pure


Les cendres tourbillonnent

autre chose que le cri

peut-il s'élever

au-dessus d'elles

dépasser l'horizon absolu

retrouver aux quatre vents

le nom perdu ?


décembre

éboulis de basalte

sur la terre


Ce qui ne sera

jamais dit

laisse une empreinte

à même le silence

une trace inaltérable


plus tard beaucoup plus tard

sera lu peut-être


en d'autres vies

un amour s'éveillera de l'obscur

une courbe s'ouvrira




Françoise Hàn (Un été sans fin)