Nous sommes en 2012, et toujours là....Mais le chat nous a quitté...!!!


Publié le 30/12/2010 à 18:12 par leblogdemylene


...grâce à leur bêtise, ce sera bien fait pour eux. Mais comment vivront nos chats sans leurs esclaves ?



Il y a une douzaine d'années, Fan Fan s’ est incarné au détour d’un chemin où je me promenais avec mes petits enfants et nous a accompagnés sans rien demander d'autre que notre présence. Le test ayant apparemment été réussi à ses yeux , il s'est installé chez moi .. pardon : chez lui et depuis je ne me lasse pas de sa beauté, même si je dois la payer de coups de griffes ou de dents si je ne marche pas droit. Mais une épine s'est glissée dans sa vie : un beau jour est apparu à la fenêtre de la cuisine un affreux petit chat roux, tout maigre, les yeux pleureurs, la queue tordue. Or Fan fan est raciste : il déteste les roux. Autant il fait l'aimable avec son copain Roméo, autant il a vu rouge ..ou roux dès qu'il a posé les yeux sur ce pauvre minou abandonné et mourant de faim. Mais ce jour-là je me suis révoltée contre son bon plaisir et j'ai donné à manger à l'abandonné dans la grange. Le lendemain matin l'abandonné dès qu'il m'a vue à la fenêtre a tourné les talons pour se précipiter là où j'avais apporté sa pitance la veille. Puis il s'est dit que la nourriture devait certainement être meilleure à l'intérieur de la maison et s'est glissé subrepticement dans une pièce peu habitée … mais avec un beau grand lit sur lequel il s’est pelotonné d’un air timide :

-Voyez comme je suis discret, disaient ses yeux. Je ne vous envahis pas, je reste bien sage dans mon petit coin.



Puis petit à petit, toujours en rasant les murs esilencieusement, le pauvre orphelin a pris possession de la maison , sans omettre de reconnaître à Fanfan un droit d’ainesse incontournable. Alors que Fan fan est un grand philosophe qui s’arrête souvent au beau milieu de sa marche pour réfléchir aux mystères de la vie, Boubou (il a un autre nom mais je ne sais pourquoi celui-ci s’est imposé et de toutes façons il ne répond à un nom que lorsqu’il en a envie) se moque totalement des mystères de la vie : la vie tout court semble lui aller très bien. Le matin il vient m’embrasser sur la bouche avant de manger avec un appétit qui lui a conféré toutes les rondeurs qui lui manquaient et un pelage d’un roux définitivement éclatant. Ensuite il vaque à ses occupations en évitant de croiser le chemin du maître. Si je continue à m’extasier sur la beauté de Fanfan, dont le pelage a la douceur du satin et les dessins noirs et blancs une harmonie qui me frappe chaque fois que je l’aperçois dans une pose hiératique en train de se demander quel est son caprice du jour, j’éclate de rire devant les poses de Boubou qui s’étale sur deux mètres cinquante le long des coussins. Il semble tellement grand qu’il m’a fait penser au duc de Guise dont Henri III prétendait qu’il était encore plus grand mort que vivant : le diminutif de DDG junior lui est resté, ce dont il se moque comme d’une guigne.



Ce malin entre les malins continue à faire semblant d’avoir peur de Fan fan qui, lui, assume - quand il y pense - son rôle de tyran. Mais en réalité chacun a pris sa part d’autorité et de culot. Quant à moi, j’en arrive à laisser la plus grande partie de mon lit à Monsieur Fanfan et à ne plus oser me débarrasser de mon piano hors d’usage parce qu’il adore s’y percher pour me surveiller quand je tape sur mon clavier. Quant à DDG ; il me regarde d’un air innocent quand je le surprend en train de jeter par terre tout ce qui l’encombre et à venir se lover contre moi quand il a besoin de tendresse

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Pendant longtemps je n’ai rien compris à l’entente qui régnait entre tous les chats du quartier et mon père à qui ils venaient rendre hommage en traversant la rue si nécessaire. Je n’ai pas l’outrecuidance de prétendre que les chats ont pour moi autant de considération, c’est plutôt moi qui suis pétrifiée d’admiration : il aura suffi pour ça que, bien avant Fanfan, un bébéchat dont je ne voulais pas ait réussi en soufflant et en soupirant à se glisser sur mes genoux et à s’endormir béatement, pour que je perde ma liberté.


Et si vous avez rencontré une esclave plus heureuse de l’être que moi, dites-le … mais je ne vous croirai pas !.


Merci Mylène. à l'année prochaine...!!!