Personnes fragiles s'abstenir !..
Au sortir de l'avion toute l'Inde etait la.
L'aeroport de Calcutta, rien de moins, semblait desaffecte. Quelques personnes a l'allure desinvolte regardaient les voyageurs affaires rejoindre le tapis roulant qui allait leur rendre leurs bagages, parresseusement, ambiance generale.
Faut dire que le decor avait perdu ses moyens de galvaniser les troupes: l'endroit etrique, souille, casse, mal fini, pas repare.. comment savoir (ceci n'etant vu que par le voyageur sidere), il y a la, 4 tapis roulants deservant les bagages dont un seul en etat, le notre ! Quelle chance !! Dessus, tous les 5 metres, 2 ou 3 sacs ou valises 'avancaient sans bouger', obeissant a un ordre general tacite mais peremptoire
J'etais la seule blanche avec les indiens autour, arrivant au fur et a mesure, stationnant, chacun attendant de voir apparaitre son bagage cheri. Apres dix minutes, ils sont deja entre eux, avec moi, ( O que l'indien est hospitalier, enjoue, comme une respiration !)se parlent, plaisantent sur la lenteur du procede: le tapis d'un bout a l'autre avancait parfois a vide. D'autant qu'ils arrivaient de Thailande ou la proprete, l'ordre, la fonctionnalite des choses et des gens sont de mise a tout moment de la journee !
Ca y est je suis dans un taxi avec mon bagage, direction la gare centrale
Durant une bonne heure je regarde, ahurie, defiler des batiments casses, des tas d'ordures, de la poussiere, une terre vieille, volatile, grisse d'epuisement comme une prisonniere a cessee de rever.. parce-qu'elle est morte depuis lontemps
Monologue: "Tu as l'habitude pourtant .. enfin.. tu connais, c'est ta cinquieme fois'
'oui, mais quand meme c'est dur"
Personnes fragiles, s'abstenir !
Je me dis, lorsque tu arrives de France, tu t'appretes au grand changement, au fameux choc, tu sais que tu te rends de l'autre cote de la planete terre, ce qui est deja en soi un vrai choc psychologique la premiere fois . Mais quand tu es deja de l'autre cote, dans un pays aussi limpide que le tien (cette limpidite lie au controle des choses plutot qu'a leur nature propre), et que tu as juste un pas a faire pour debarquer dans un monde autre, totalement autre ... ca va trop vite, le choc se reactualise instantanement ('tu es encore la! je te croyais parti !')
La gare - Om Namha Shiva !- deborde de gens couches, assis, debouts. Je cherche ou acheter mon billet de train pour le soir meme, arriverai demain matin a Varanasi/Benares.
On me dirige vers un autre batiment: "new building !". Je sors, fais 200 metres, un peu rejouie par l'idee du 'new'. De dehors, ca le fait, je rentre : 'c'est une farce ou quoi !'
Pas de bureaux particulier pour le touriste, ok, juste, au fond d'un lieu surcharge, un guichet pour vip, femmes seules, handicapes. Je traverse une foule majoritairement masculine, elle pietine un sol casse, defonce au pied d'un mur eventre, ect...
C'est fatiguant a la longue ces descriptions sommairement identiques !
Le mec me dit qu'il n'y a plus de place dans aucun train jusqu'au lendemain.
Non, ca c'est pas possible, ma conscience refuse d'envisager de rester dans cette ville jusqu'au jour que je veux voir apparaitre a Varanasi precisement
Je quitte les files d'attente, abasoudie par cette menace; rejoignant la sortie, je remarque la petite flaque d'urine de l'enfant dont la mere, une demi-heure avant, tenait au sol visiblement pour ce qui s'est produit ...
Non, non, je remonte, droit sur mon guichet: "i want to be on the waiting'list !"/ "je veux etre sur la liste d'attente " ( laquelle est colle sur le wagon avant le depart ), dans le train souhaite " , "ok", il imprime mon tiket. Je sais, en forcant sur l'idee de la chance, qu'en AC (air conditionne), il y a des chances pour une place de derniere heure
Une apres-midi dans la gare, sans copmmentaire
19 h, je monte dans mon train, un wagon AC au hasard; un voyageur me demande ce que je cherche en voulant consulter mon tiket, je le lui tends, il consulte son portable -'qu'est-ce qu'il fait ?'-, il trouve la place qui m'est dediee ... Ouaaa, c'est magique !!!
J'en reviens pas ! Je comprends avec l'aide de mes compagnons de cabine, 'il a internet sur son portable avec toutes les infos !'
Entre lui, et l'enfant qui au petit jour balaira le wagon a 4 pattes tendant sa petite main pour quelques roupies si personne ne le chasse, il n'y a rien, rien qui vaille la peine d'etre dit, sinon crie
Namaste Varanasi
Namaste Bablu
See you soon
A suivre très vite....
Saluton al ciuj...!… has replied to eaudelaSign-in to write a comment.