De l'ile Louise à l'ile Burnaby - les totems Haïda

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Les mats totémiques condensent toute l'histoire des haïdas, leurs origines et leur socialisation. Un mat totémique en dit long sur leur organisation.

Les totems sont la propriété d'un chef. Ils sont l'histoire condensée d'évènement apparus au propriétaire du totem. Chaque figure est un blason. On peut y lire l'histoire du chef et de sa lignée depuis les temps mythiques jusqu'à nos jours, sa puissance et sa richesse.

Les figures d'aigles ou de baleine sur les mats ne sont pas placées là par hasard. Chaque village est organisé en deux phratries (regroupement de clans) représentées par un animal différent. Chez les haïdas il y a la phratrie issue du corbeau et la phratrie issue de l'aigle. Ces phratries n'ont de rôle que lors de la sélection d'un conjoint. Un membre de la phratrie du corbeau ne peut pas se marier avec un membre de sa propre phratrie, il doit se marier avec un membre de la phratrie de l'aigle. L'appartenance à une phratrie est transmise par la mère.

Un village est donc composé de deux opposés organisés eux-mêmes en clans. Ces clans sont également représentés par un animal : l'épaulard, l'ours, le grizzly, le loup, etc. Un membre de la tribu haïda peut dire : "je suis un ours de la phratrie corbeau". Chaque haïda est associé à un ancêtre d'origine mythique.

Les clans sont de nouveau subdivisés en lignages regroupant des maisonnées de personnes parentes de sang.

Dans la pensée mythique les animaux et les humains peuvent communiquer et changer de forme. Plus on est puissant et plus on peut se transformer à l'image de la femme chien de mer. Cette ancêtre haïda pouvait se transformer en chien de mer (un petit requin) et passer ainsi du monde terrestre au monde marin. Dans un des nombreux mythes haïdas le corbeau se change en épine de pin, sera avalé par une jeune fille qui enfantera d'un nourrisson. Vous pouvez lire le récit de ce merveilleux mythe sur site du musée canadien des civilisations.

Selon la pensée haïda, les humains seraient issus d'un gigantesque coquillage échoué sur une plage et c'est le corbeau qui a convaincu les humains de sortir rejoindre le monde. Les humains seraient donc arrivés sur terre sous la forme d'animaux et auraient retirés leurs masques pour se métamorphoser. Les haïdas sont donc des êtres supranaturels démasqués sous leurs formes humaines. Ils redeviennent les êtres mythiques du commencement lors des danses en portant des masques à la représentation de leur ancêtre.

Les haïdas ne possèdent pas l'écriture. Leurs savoirs sont ancestraux et la culture est transmise de manière orale et reste souvent la propriété d'un clan. L'art est leur forme d'écriture. Les totems en sont la représentation dont on ne peut lire que des bribes. L'ensemble des objets ouvragés ornant les façades de leurs maisons, les objets en bois ou en obsidiennes sculptées, les coffres et autres supports d'expression comme la danse permet aux haïdas de transmettre à travers les générations leurs connaissances et leurs mythes. L'art haïda est reconnu du monde entier.

Prochains articles (sous réserve de modifications) :

• Le patrimoine UNESCO,
• Conseils techniques
• - Equipement, accessoires,
• - L'observation préalable,
• - La prise de vue,
• Se rendre sur place,
• Derniers préparatifs.
  

la suite et complétude du blog à mon retour

Départ pour Vancouver le 24 avril 2011
Vol pour Sandspit le 01 mai 2011
Retour en France prévu le 14 mai 2011