Notre Arrivée,
Mon mari a eu sa mutation pour la Guadeloupe au mois de mai 1992. Nous sommes arrivés là-bas le 8 mai si mes souvenirs sont exacts (j'avais même fait le rapprochement du triste anniversaire : 90 annnées plus tôt, l'éruption du volcan de la montagne Pelée en Martinique). Bien sur j'appréhendais un peu de partir si loin de la famille, bien que depuis l'âge de 22 ans j'avais déjà quitté ma région pour aller vivre à 700 kms de ma Lorraine natale.
Mais les Antilles, c'est quand même autre chose, 8000 kms nous séparaient de la famille. Un pays de rêve, pour moi qui adore la nature et les fleurs, j'étais vraiment comblée. Après tout, pour la famille et tous les amis qu' on laissait, ce serait l'occasion de venir nous voir, et c'est d'ailleurs ce que bon nombre d'entr'eux ont fait.
Nous avons eu la chance de vivre dans un pavillon avec jardin. Ho ! il n'était pas grand, mais il y avait quand même toute une variété de fleurs et de fruits à faire rêver ceux qui sont en métropole. Pour la première maison, nous n'avions que des maracujas, des roses de porcelaine, des allamandas et des bougainvillées, ce n'était déjà pas si mal, on aurait pu être logés dans un appartement.
Timy notre chat
En arrivant, à peine débarqués de l'avion, une chaleur intense nous saisit, l'impression que je sors un gateau de mon four. Tout au long de la route qui nous conduit du Raizé à Saint Claude (c'est là que nous allons habiter), mes yeux ne sont pas assez grands pour admirer le paysage, toute cette végétation luxuriante sur la Basse Terre, un vrai paradis sur terre.
Pour cette première journée, une petite déception quand même, la maison qui nous avait été attribuée est encore occupée par l'ancien locataire qui devait regagner la métropole 3 jours plus tard. En attendant nous serions logés dans un logement de passage dans la caserne. Le lendemain c'était le jeudi de l'Ascencion, et comme je suis pratiquante, j'ai l'intention de me rendre à l'Eglise, car j'avais entendu dire que les messes étaient très animées, de plus je faisais partie d'une chorale, donc j'avais hâte d'assister à une messe Antillaise. A l'Eglise je trouve une place devant, ainsi je verrai mieux comment cela se passe.
Pour mon plus grand plaisir, j'en suis même étonnée, tous les chants choisis, je les connais. Donc c'est de bon coeur que je m'associe à l'assemblée pour chanter avec eux. La Messe terminée, une charmante dame Antillaise, s'avance vers moi et me demande si je suis en vacances en Guadeloupe, et je lui réponds que non, j'arrive ici pour quelques années. Aussitôt elle enchaine, j'ai remarqué que vous avez chanté avec nous, et je lui réponds, oui je faisais partie d'une chorale en métropole, et elle me dit :"cela ne vous intéresserait pas de venir avec nous, dans notre chorale ? Nous avons aussi des cours de solfège et nous chantons aussi des chants profanes, pas seulement des chants d'Eglise, nous donnons quelques concert. Quel bonheur, à peine arrivée, et déjà je trouve une chorale. Cette dame "Josy" qui est devenue mon amie par la suite; me donne ses coordonnées et les jours de répétition pour la chorale. C'est comme ça que je me suis tout de suite intégrée dans ce nouveau "pays".
La Chorale
Saint-Claude,
C'est dans cette petite ville que nous avons passé nos 4 années en Guadeloupe. Elle se situe sur la Basse-Terre, à proximité de la Ville qui porte aussi le nom de Basse Terre et qui est la préfecture de la Guadeloupe. Nous habitions Sur la route qui mène au volcan "la Soufrière", et de là j'avais une vue magnifique sur le volcan à l'arrière et par devant, sur la mer des caraibes. Le climat y est très doux, on pourrait dire, un éternel printemps. Très arrosé (la pluie tombait souvent en grosses averses) et très ensoleillé aussi, dix minutes après, on ne voyait pas qu'il avait plu autant. L'avantage de ce climat était le privilège de bénéficier d' une végétation luxuriante, tout y pousse, on coupe une branche, on la met en terre et hop c'est reparti, ça pousse.
Mes premiers voisins étaient un jeune couple Antillais, nous avons tout de suite sympathisé, et notre plus jeune fils (le seul qui nous a accompagnés) était content de trouver quelqu'un à côté pour découvrir un peu la vie sur cette île. Avec Marie-Nicole ma voisine, j'ai appris pas mal de recettes de cuisine créole (mais un peu trop épicée au goût de mon mari).
Nous sommes restés un an dans la "rue de la mère Mitan", mais après il a fallu déménager, nous étions relogés dans un autre pavillon, plus grand et avec un jardin en conséquence. C'était beaucoup mieux, dans ce jardin il y avait un peu tout, des bananiers, deux gros manguiers, un avocatier, des papayes, des goyaves, un blanc et un rose au goût de fraise, et bien sûr des maracujas (fruit de la passion) qui grimpait le long du bacon. J'en ai fait des jus avec tous ces fruits là....hummmmm c'était extra. Quand les bananes commençaient à donner, le régime était tellement gros qu'on pouvait bien partager avec notre entourage, de même que pour les mangues ou avocats.
Les fleurs, n'en parlons pas, alors là j'étais vraiment au paradis. Nous étions entourés d'alpinias roses et rouges, des hibiscus de toutes les couleurs, au pied du manguier j'avais des anthuriums rouges magnifiques et au milieu du jardin un frangipanier, chose étrange les fleurs sortaient avant les feuilles, et elles dégageaient un parfum très délicat. De l'autre côté de la maison nous avions un énorme datura avec une multitude de fleurs, mais attention c'est une plante très toxique. La haie qui entourait le jardin était composée de Crotons et de balisiers variés, sans oublier les allamandas. Il y avait encore bien d'autres plantes dont j'ai oublié les noms, et qui sont ici toutes des plantes d'appartement, d'ailleurs je n'avais aucune plante à l'intérieur.
Mon plus grand plaisir, c'était de me lever très tôt le matin et de sortir dans le jardin. Il faisait si bon et j'avais l'impression d'être en vacances perpétuelles. Toutes les fleurs autour de moi, quel bonheur, je n'avais pas besoin d'en couper pour mettre en vase, elles étaient bien plus belles et tenaient beaucoup mieux dans leur mileu naturel.
Le seul hic si je puis dire, c'est que pour ceux qui ne le savent pas, il fait nuit très tôt sous les tropiques, et la nuit tombe d'un seul coup, une nuit noire, vers 18 h, et en hiver il fait nuit encore plus tôt, mais le matin le jour se lève de bonne heure aussi. Au début c'est ce qui nous avait frappé, les belles soirées d'été de métropole, où il fait jour jusqu'à plus de 22 heures, et on restait à jaser avec le voisin dans la cour, c'était terminé. Il faisait bon, mais il faisait noir, quel dommage de ne pas en profiter pour rester dehors le soir, enfin, on ne peut pas tout avoir, il ne faut pas être trop exigeant quand même.....
Quelques fêtes traditionnelles
La Toussaint :
C'est une très belle fête la Toussaint aux Antilles. La tradition veut que le soir de la Toussaint chaque membre de la famille aille au cimetière déposer des luminions sur les tombes, et vu de loin, le cimetière brille de mille feux, c'est de toute beauté. Chaque famille apporte son panier repas pour aller manger près des défunts de leur famille (repas aux chandelles). On s'assoit sur le bord de la tombe ou dans un coin du caveau, (pour ceux qui ont de grands caveaux qui ressemblent à des petites maisons). On mange et on discute, c'est une façon de partager le repas avec son défunt. A l'entrée des cimetières le soir de la Toussaint, c'est fréquent de voir des fourgonnettes de restauration qui vendent des grillades, poulet boucané ou autre denrées. Tout le monde se promène dans le cimetière de la même manière que s'il se trouvait dans la rue, j'en ai vu qui circulait à mobylette (dans le cimetière de Basse-Terre).
Le cimetière de MOrne à l'Eau est le plus renommé de la Guadeloupe. On le voit de loin en arrivant, il se trouve en hauteur et il est très impressionnant. Au début on trouve ça bizarre, car les tombes sont recouvertes de carrelages noir et blanc, et beaucoup ressemblent à des petites chapelles. Quand on n'a pas de défunt à aller visiter, on peut poser sur le bord des fenêtres de sa maison, ces mêmes petites lumières en hommage aux personnes décédées de notre famille qui sont ailleurs.
J'ai trouvé que cette façon de faire était beaucoup plus conviviale, et comme il fait très bon le fait de rester près des siens au cimetière n'a plus du tout le même sens que chez nous. On leur consacre vraiment un moment privilègié, à parler d'eux et raconter des anecdotes, on peut flâner la nuit, et c'est leur jour...
Noël :
Etant donné que nous étions seuls à Noël, mon amie Josy a tenu à nous inviter chez elle avec sa famille.
A la dernère répétition de la chorale pour la messe de minuit, elle m'a demandé ce que je faisais pour la nuit de Noël, si j'étais libre, comme j'avais prévu de rester chez moi après la messe de minuit, elle m'a dit aussitôt, vous êtes sur ma liste d'invités.
Noël chez Josy après la Messe de Minuit.
Le premier Noël "au balcon" si on peut dire ! Tout était prêt sur la grande terrasse, comme c'est drôle de manger dehors la nuit de Noël !
Que des spécialités Antillaises, après le ti punch et les accras de morue et de légumes, nous avons droit à un repas de gala.
Pour ne pas faillir à la tradition de chez nous, on nous a servi des huitres qui venaient de métropole par avion bien sur, jusque là rien d'extraordinaire je connaissais, donc pas de surprise. Mais la suite du repas était composé d'un menu vraiment spécial, des plats que je n'avais jamais mangés auparavant.
Le "Pâté en pot" c'est une spécialité Martiniquaise, soupe très épaisse avec des légumes et beaucoup de viande coupées en petits morceaux, cervelle, langue et abats de cabri.
"Des pieds jaunes" (grives aux pieds jaunes) aux pois de bois, (genre de petits pois qui poussent sur un arbuste) appelés aussi pois d'Angole.
J'ai gouté et tout était très bon. Pour le reste du repas, je ne me souviens plus.
Nous avons aussi bu du champagne et savez-vous que le champagne coule à flot aux Antilles, c'est un département où la consommation de champagne est la plus élevée, du moins à l'époque où j'y étais.
Après avoir entonné quelques chants Josy et moi, son mari nous a passé sur un vieux phonographe (la voix de son maître), des disques 78 tours comme au bon vieux temps. Quel plaisir ce dépaysement, une sensation de bien-être indescriptible. Il était 7 heures du matin nous étions toujours sur la terrasse, et il faisait bien jour, personne ne voulait partir, mais il était temps pour nous de rentrer.... C'était un Noël inoubliable.....
Le lundi de Pâques,
Cest une tradition pour les Antillais d'aller ce jour là pique-niquer sur la plage. Le matin très tôt tout est fin prêt et il faut se dépêcher pour avoir une bonne place. La plupart des plages sont équipées de carbets, avec table et bancs sous chaque carbet, (cela ressemble un peu à un kiosque à musique en moins grand, et construit tout en bois), mais il n'y en n'a pas pour tout le monde, d'où l'intérêt d'arriver le plus tôt possible pour réserver le sien.
Ce n'est pas un simple pique-nique comme on le fait chez nous, ici on apporte tout, du trèpied à gaz avec la bouteille bien sûr, et la cocotte minute et autres casseroles ; car nous allons manger chaud, et c'est même un repas pantagruelique qui est préparé. On commence par l'apéritif bien évidemment, "un ti punch" accompagné de boudins antillais et accras de morue. ensuite des entrées diverses et le plat de résistance "un colombo de cabri" ou autre recettes du pays. Pour la boisson tout est prévu, un grand récipient rempli de glace pour y tenir les bouteilles au frais.
Ensuite après le repas, on peut danser sur le sable au son de quelques transistors. On discute, on chante et on se baigne, on nage... dans le bonheur..... Bien qu'il y ait du monde tout autour chacun est chez soi et ne gêne personne. Pour nous les métropolitains, on nous avait déconseillé d'aller à la plage ce jour-là. il faut dire aussi que nous allons tellement à la plage, pour une fois on peut s'en passer, tandis que les Antillais y vont moins souvent, mais le lundi de Pâques, on peut dire qu'il leur est réservé. Etant donné que mes amis Antillais nous avaient invités à nous joindre à eux, je suivais le même rythme qu'eux et ne voulait rien perdre de leur tradition.
La Soufrière
Comme je le disais, nous habitions à Saint-Claude, une petite ville située au pied de la Soufrière, à mi-pente du Volcan. Nous avons la chance de bénéficier d'un climat très doux, printanier, et particulièrement sain. J'avais lu quelque part que les riches commerçants de POinte-à-Pitre avaient leur résidence secondaire à Saint Claude. En tout cas c'est à St Claude que se cachent les plus somptueuses demeures de style colonial de toute l'île. Les galeries bordées de colonnades s'ouvrent vers la mer et la ville en contrebas en se cachant derrière une multitude de végétaux luxuriants et parsemés de fleurs tropicales de toutes sortes.
Depuis St Claude, plusieurs voies grimpent à l'assaut de la Soufrière à travers une forêt humide où dévalent des ravines qui tombent de toute part en cascades de ce côté de la montagne. Pour les personnes qui aiment les randonnées, le choix est très varié, de plus en allant de ce côté on est certain de trouver la fraicheur, la Soufrière est quand même à 1467 m au-dessus du niveau de la mer, une petite laine est souvent bien utile quand on se trouve au sommet de celle-ci, c'est le sommet le plus haut des petites Antilles, et la différence de tempéature entre le littoral (Basse-Terre) et la Soufrière, est très surprenante, le vent très fréquent souffle en rafales jusqu'à 45 km/h.
L'ascension est un peu fatiguante pour qui n'a pas l'habitude des randonnées. Tous les visiteurs qui sont venus chez nous ont eu droit immanquablement à cette sortie. De plus nous étions bien placés pour voir si c'était le bon jour, en effet pas la peine d'entreprendre la sortie s'il y a des nuages, car on ne voit rien là-haut. Après la grimpette avec un peu de mal, nous bénéficions d'une vue extraordinaire, quel bonheur de contempler au loin les îles des Saintes, Marie-Galante et la Désirade en promenant le regard vers l'est, et par dessus la Grande-Terre, l'île de Montserrat au nord-ouest et plein sud encore la Dominique et même les sommets de la Martinique par temps clair.
Tout d'abord, c'est l'odeur d'oeuf pourri et de soufre qui règne à ce niveau, nous signalant la présence des fumerolles et donc du cratère avec cette vision un peu lunaire et du gouffre soufflant, crachant, fumant en permanence. Le ronflement qui ressemble plutôt au bruit d'une grosse chaudière est très impressionnant. C'est l'enfer, avec ce panache de vapeur qui sort à 96° de température et domine le valcan avant de se diluer dans la masse nuageuse. Il ne faut oublier toutes les fumerolles qui sortent de la terre et si l'envie vous prend de vous en approcher pour mieux les voir, attention les yeux, ça brûle. Mais comme nous l'ont dit, tous ceux qui y sont allés, l'effort en valait la peine, c'est une aventure inoubliable. Pour ma part j'y suis montée à chaque fois que nous avions de la visite, et quelque fois même à 4 pattes pour arriver à travers des petits raccourcis, passages bloqués par des pierres auxquelles il fallait se cramponner.
La cascade Vauchelet
Un peu plus haut que chez nous, nous avions une petite balade de fraicheur à travers la fôret qui devient vite très dense. Une pente impressionnante qui plonge sous les arbres, il faut faire très attention pour ne pas glisser, et là un petit sentier nous mène assez facilement sur cette trace couverte d'une magnifique voûte végétale, et bordé de fleurs, des impatiences de toutes les couleurs, qui poussent naturellement de même que des "Suzanne aux yeux noirs", le lis de la Vierge et d'autres fleurs dont je ne me souviens plus les noms. Au bout de ce sentier, une jolie cascade nous attend, "la cascade Vauchelet" et le paradis terrestre.
Pour suivre mon mari dans sa mutation, j'ai été obligé de quitter mon emploi. C'était une aubaine pour moi, des vacances de longues durées dans un pays de rêve. Mais comme je ne peux rester sans rien faire, j'ai accepté de faire du bénévolat, au moins je pouvais me rendre utile et avoir une occupation, c'est vrai je n'avais pas encore internet à l'époque là. Donc ma vie s'est organisée de cette façon, un après-midi par semaine je tenais une bibliothèque, et deux autres après-midi je faisais des activités manuelles et artistiques dans un club pour femmes. Les jours passaient bien agréablement, je mettais à profit mes compétences dans l'art de la peinture sur tissu, et on m'apprenait à faire d'autres activités que je ne connaissais pas, en plus de la chorale 2 soirées par semaine, je ne voyais pas le temps passer.
J'ai eu la chance de cotoyer les gens du pays et de ce fait apprendre pas mal de recettes, surtout à base de rhum, le punch au citron vert, à l'ananas, au maracuja et au gingembre. Tous ces bocaux alignés sur mon balon au soleil pour que ça prenne bien et après quel régal, mais bien sur il ne faut pas en abuser, ça se déguste avec du sirop de sucre de canne et on peu rajouter un glaçon, je ne sais plus si c'est cela qu'on appelait du shrub, en tout cas ce n'était pas mauvais du tout, bien qu'un peu fort mais ça passait quand même. Je me souviens qu'à la période de l'avent nous allions "chanter Noël" avec la chorale, cela se faisait partout dans les environs, et après les chants, on avait droit à des gateaux et bien entendu "du Srub". Bien sur on chantait dehors, sur la place de l'Eglise, quel bonheur.....
Chaque fin de semaine, le samedi en principe, car il y avait moins de monde, nous partions sur "la Grande Terre", là où les plages sont magnifiques, du sable blanc à perte de vue, avec une mer bleue, turquoise, bordée de palmiers ou de cocotiers, un paysage de carte postale. Bien sur nous avons fait le tour de l'ïle question plages, mais sur la Basse-Terre pas très loin de chez nous, côte des Caraïbes, le sable est noir, puisque volcanique, c'est moins agréable, la couleur de l'eau est beaucoup moins jolie. En remontant vers Deshaies on retrouve la belle plage au sable doré, seulement il y a un inconvénient, la mer est très dangereuse dans ces coins là.
Tant qu' à faire, la plupart du temps nous allions au Gosier ou à Sainte Anne et nous profitions des plages des hotels, très bien aménagées. On pouvait manger sur la plage, où il y avait un service de l'hotel qui faisait des pizzas sous un carbet, et les vendeurs ambulants allaient et venaient sans arrêt avec des beignets, de la glace coco, faite selon la tradition, tournée à la main. De la plage je voyais en face de moi la Basse Terre avec la Soufrière entourée de nuages, et je pensais "comme la vie est belle sur cette terre". J'entendais les gens à côté de nous qui parlaient avec regret de leur départ prévu le jour même ou le lendemain (la majorité des gens venaient pour une semaine et repartaient donc le week-end). Je pense à présent que nous avons bien fait d'en profiter au maximum pour faire tout ce qu'il était possible durant ces quatre années. Le temps perdu ne se rattrape plus, et avec l'expérience je sais qu'il vaut mieux vivre chaque jour de sa vie comme si c' était le dernier. On pense qu'on a toujours le temps et que demain il fera encore jour, mais demain réserve bien des surprises parfois....
De temps à autre on partait pour une plus grande randonnée et on restait le week-end complet afin de pouvoir visiter les endroits un peu plus éloignés, bien que l'île ne soit pas très grande, cela nous évitait de faire trop d'aller et retour. Plusieurs fois nous avons pris le bateau pour aller passer qq jours aux Saintes, une des plus belle baie du monde, un rêve avec une vision inoubliable. Marie-Galante, la Désirade, la Dominique, Saint Martin et la Martinique n'ont plus de secret pour nous.
A la période des vacances, c'est là que nous partions pour plusieurs jours visiter toutes ces belles îles. Elles se ressemblent toutes, c'est vrai, mais quel dommage de se trouver tout à côté et de ne pas en profiter, une fois rentrés en métropole il serait trop tard. J'ai toujours pensé que nous serions revenus de temps en temps, mais le sort en avait décidé autrement, avec tous les ennuis familiaux qu'il nous a réservés, impossible d'avoir pû entreprendre un autre voyage et pourtant de nombreux amis attendent notre visite chaque année.....
A quelques kms de Saint Claude, nous avons un joli parc à Trois-Rivières, le parc des roches gravées. C'est un parc archéologique qui est composé d'un très beau jardin tropical, où il fait bon se promener et y découvrir toutes sortes d'arbres et de fleurs.
En arrivant, nous passons sur une allée pavée et bordée d'arbres de toutes variétés, vétivers, arbre du voyageur, palmiers de différentes sortes. Puis nous franchissons une passerelle en bois qui traverse une petite rivière aux eaux claires et limpides qui descendent en cascade sur des rochers. De chaque côté poussent de magnifiques touffent de bougainvillées aux couleurs variées, ainsi que des Alipinias formant de gros épis rouges ou roses.
Un peu plus loin une haie des balisiers aux grosses fleurs lourdes, de formes si étranges, de couleur rouge, jaune et vert. Parmi celles-ci on aperçoit les roses de porcelaine, sur leur grande tige élancée comme des cierges atteignant jusqu'à 2 m de haut et plus. La merveille des fleurs, à les voir au premier abord, on pourrait croire que ce sont des fleurs artificielles, belles et brillantes, comme de la cire, on aurait presque peur de les toucher. Bien heureuse, j'en avais aussi dans mon jardin....
En marchant encore un peu, à un détour, nous apercevons les fameuses roches gravées avec des dessins un peu naïfs, représentant des petits bonhommes comme l'auraient fait de jeunes enfants sur un cahier d'école. Il y a en tout 18 ensembles de roches gravées dans ce parc.
C'est également dans celui-ci que j'ai vu pour la première fois un "calebassier" avec ses énormes calebasses dont on se sert pour faire des gourdes ou des décorations diverses, suivant leur taille, elles ont un usage différent. J'en ai rapporté une gravée, montée en lampe, qui a été faite par un rasta. J'ai découvert avec étonnement un cacaoyer, avec ses grosses gousses qui renferment les graines de cacao. (du côté de Pointe Noire sur la Basse-Terre on peut visiter la fabrication de cacao à partir de l'extraction des "fèves", jusqu'à la dégustation d'un verre de cacao à la fin de la visite.
"à suivre.....
Par manque de temps je n'ai jamais écrit de suite, mais je pense en faire une avec la période cyclonique que j'ai connue....
C'est vrai que j'écris simplement, je dis les choses comme elles me viennent à l'esprit, je ne veux pas faire une épreuve de littérature, ce sont les mots qui sortent du coeur. J'y tenais tellement à raconter ça un jour, et grâce à toi qui m'a invitée sur Ipernity je peux enfin m'extérioriser.
Mon mari n'apprécierait pas trop que je raconte ma vie comme ça, mais après tout je ne vois pas de mal à ça. Je compare avec les Evangélistes, s'ils n'avaient pas raconté à leur manière leur vécu avec le Christ, on ne saurait pas grand chose.
Tiens donc, les blogs existaient déjà à cette époque là ?, non je plaisante....
bon dimanche à tous et gros bisous
pour ce texte qui nous permet de voyager et de rencontrer une
communauté et une chaleur humaine que je revendique.
Les antilles c'est loin, et pourquoi faut-il aller si loin pour retrouver
une chaleur que mon frère de Grigny écoute et goute tous les WE.
Moi le pauvre normand, je ne supporte pas la chaleur sèche,
une chaleur que, je crois, tu connaissais l'été dans ta Lorraine.
Merci pour ce dépaysement et pour ton sourire enjoué.
M@rie ♥ ♥ has replied to CâlinouTu as un joli pseudo......
M@rie ♥ ♥ has replied to lechatM@rie ♥ ♥ has replied to Dann GodetJe ne lirai pas toute Marie pour être franc mais je teremerci pour ce superbe article.
Je ne savais pas ou me souvenais plusque tu avais passé 4 années dans les Antilles !
M@rie ♥ ♥ has replied to Léopold clubM@rie ♥ ♥ has replied to Gilles D. clubJe suis heureuse que cela te plaise. J'ai cherché dans mon grenier les photos du cyclone, mais elles ne sont pas formidables, hé oui rien ne vaut les APN pour les photos. Je vais essayer de sélectionner les meilleures pour en faire un pps.
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