Ce titre ne doit pas effrayer les personnes allergiques aux mathématiques. L'idée de traiter ce sujet m'est venue lorsque j'ai vu l'émission TV "La Nouvelle édition" de Canal+ le 25 novembre 2014. L'invité d'Ali Baddou était Cédric Villani, lauréat de la Médaille Fields en 2010 — c'est-à-dire la récompense en mathématiques comparable au prix Nobel — qui veut ouvrir un musée des mathématiques à Paris en 2018 pour en faire la capitale de cette discipline :
http://www.canalplus.fr/c-emissions/c-la-nouvelle-edition/pid6850-la-nouvelle-edition.html?vid=1172224 (ekde 06:20)

Bien que peu porté sur les mathématiques, le thème m'a plu car je sais que des grands noms de la philosophie, des sciences et des mathématiques avaient exploré l'idée de langue universelle ou internationale au temps où le latin régnait dans ce rôle. La plupart d'entre eux se sont penchés sur la question dans leur jeunesse : Descartes à 33 ans, Newton à 18, Leibniz à 33, Kochański à 29, Condorcet à 31, Ampère à 18...

L'article intitulé "matematiko" de l'“Enciklopedio de Esperanto“, publiée à Budapest en 1933, commence par la phrase que voici (p. 613) : “Il y a proportionnellement parmi les usagers de l'espéranto plus de mathématiciens que de philologues (...)“.
Version PDF : http://www.gutenberg.us/Get956uFile.aspx?&bookid=2096521

Curieusement, voici quelques semaines, un membre de la Fédération Espéranto-Bretagne, Jérôme Caré, professeur de mathématiques, a exprimé ainsi sa surprise lorsque je l'ai informé sur la relation entre l'espéranto et le monde des mathématiques : "Ça m’intéresse, car j’ai remarqué qu’en Bretagne les profs de maths sont surreprésentés dans les clubs. Ça n’est sans doute pas un hasard."

L'expression “matematika precizeco“ (précision mathématique) apparaît une fois dans un document publié par Zamenhof en 1898 sous le pseudonyme "Unuel" et sous le titre “Esenco kaj Estonteco de la Lingvo internacia“ ( Essence et avenir de l'idée d'une langue internationale) : “ La deuxième qualité distinctive d’une langue artificielle, c’est sa perfection, qui consiste en une précision mathématique, en une souplesse et une richesse illimitées.

Le 1er juin 1924, 42 membres de l'Académie des Sciences, Institut de France, adoptèrent un voeu en faveur de l'enseignement de l'espéranto considéré par eux comme un “chef-d'oeuvre de logique et de simplicité“ :
Esperanto : https://www.test.ipernity.com/blog/32119/713301
Français : https://www.test.ipernity.com/blog/32119/713299
Parmi les plus éminents mathématiciens qui ont pratiqué l'espéranto, il y a eu d'abord Charles Méray qui a convaincu d'autres scientifiques éminents de la valeur de la Langue Internationale. Ainsi sont apparus par la suite Carlo Bourlet, Charles Laisant, Paul Appell, le recteur Émile Boirac, Clarence Bicknell, Federico Villareal (“le Newton du Pérou“), Adolf Schmidt, Maurice Fréchet, Aimé Cotton...

La plus grande partie des informations de ce document proviennent de l'“Enciklopedio de Esperanto“, de diverses versions linguistiques de Wikipedia et, dans une moindre mesure, de “Littera scripta manet — Serta in honorem Helmar Frank“ (2013) et de “Kiu estas kiu en scienco kaj kaj tekniko“ (1981), c'est-à-dire une compilation de Christian Darbellay sur les usagers de l'espéranto dans les sciences et les techniques. Ceci a été complété, éventuellement corrigé, augmenté par de la recherche personnelle en ligne. Il y a aussi des raccourcissements.

Une nouvelle génération est apparue après la Seconde Guerre Mondiale et les mathématiciens usagers de l'espéranto sont maintenant certainement plus nombreux qu'ils ne le supposent et même plus que ne pourrait le laisser supposer ce document de 35 pages téléchargeable en PDF depuis le site d'Espéranto-Vendée (2,6 Mb). La lecture en ligne est plus profitable, donc préférable, en raison du grand nombre de liens (J'espère trouver le temps de préparer la version en français) :
http://esperanto-vendee.fr/images/PDF/Matematik-EO.pdf