On le compte sur les doigts des nuages qui s'étirent comme une main de géant sur l'ombre des valises.
Et on le voit dans le silence de la nuit quand il s'étend au dessus de notre lit.
On le sent dans le regard du matin qui cherche sous la glace le visage d'un autre .
On le croise dans la rue sous les traits d'une inconnue qui traversa, jadis, le pont des arts et qui se pencha soudain pour regarder le fleuve qui s'en va vers la mer . Elle se serait envolée, pour peu qu'on lui demanda ,comme s'envolent les images dans notre tête folle qui n'a maintenant plus d'autres lieux ni d'autres cages pour garder ses oiseaux bleus.
On le dévore des yeux sur la tombe des plus vieux ou des plus jeunes ,qui sont partis déjà, je ne sais où puisqu'il n'y a pas de dieu . Et on le regrète en se tordant les mains, nos pauvres mains d'humain, mi pattes sauvages mi paluches à serrer d'autres mains dans le concert des hommes qui déhambulent , leur âme en bandoulière et le désir en chien de fusil dans la carne des yeux. Car tous , vivants ou morts , nous cherchons encore ce qui fut dans l'éternel présent qui chavire au delà du temps perdu.
Je le sens dans la veine bleutée qui parcourait ton sein et même dans les yeux clos de mon père qui ne partait pas vers la mer , non, pas vers la mer ... mais, sur un radeau de cendres chaudes que le vent disperse , vers l'inconnu de mon deuil et de ma solitude . Ne plus jamais dire papa qu'à soit même en regardant le fils qui vient et qui grandit .
Je le goûte dans les mots que murmure ma soif de vivre quand je vide mon verre, seul, trinquant aux étoiles et aux lunes éblouissantes qui barbouillent la toile de mon passé .Et toutes ces douceurs bues dans la douleur des pertes... les peurs et les rêves de rien . Le temps perdu des bras ballants , tu sais, la stupeur du monde sur les épaules d'un nain qui se croyait géant.
J'avoue que je l'entend quand il me parle de toi et de vous et de tout ce tourbillon des êtres qui font la folle farandole d'une vie. Je me vois sur le mur d'une église en ruine et sur le quai de la gare Saint Apoline et sur le chemin qui traverse la Cèze par le vieux pont du midi.
Mon temps perdu sans madeleine ni trompette , pas d'ange déchu ni de terrible poète.
Le temps perdu...Seul , pierre et vague .
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