De toute cette mort de notre présent,

De tout ce quotidien de rupture

Il ne restera rien .

Nous sommes ancrés dans un passé lointain qui tient chaud

et par la main, comme des barques pleines, nous soutenons le visage de l'autre

vers sa mer.

Femme, ne t'enroule pas dans la tristesse de tes vagues,

il se peut bien que tout cet amour donné

ne signe jamais la fin des temps

mais seulement montre

les chemins qui s'écartent.



Vers quelle rive iras tu maintenant?

Je ne peux plus savoir ...

On s'aimera de s'être aimé si longtemps

et d'avoir su partager la montagne en deux.



Ne t'enroule pas dans ta tristesse, femme, nous avons eu de beaux enfants,

ils vivront ,nourris de nous,

de ces années jamais volées.



La mort qui malmène les hommes

nous rendra tristes à deux

et nous fera savoir, toujours,

combien chaud est d'être vivant.